Le nombre de morts est sous-estimé à Gaza : le silence assourdissant des médias occidentaux

Francoise Riviere
10 Min Read

Alors même que l’entité sioniste commence au bout de 16 mois de guerre sans merci  contre Gaza à s’avouer vaincue et à se soumettre à une trêve entièrement conditionnée par le Hamas, une étude médicale montre que le  bilan des pertes  de civils tel que rapporté par la masse média occidentale est largement sous-estimé. La revue médicale britannique, The Lancet, pourtant bien connue pour ses partis pris en faveur du sionisme, précise que le nombre réel de morts serait supérieur d’environ 40% à celui enregistré par le ministère de la Santé du territoire palestinien au cours des neuf premiers mois du conflit.

Le rapport évalue à plus de 64 000 le nombre de Palestiniens  massacrés dans des frappes sionistes contre Gaza entre le 7 octobre 2023 et le 30 juin 2024 contre 46 000 annoncé le 9 janvier.

Le bilan des massacres  fait l’objet d’un débat acharné depuis que l’entité a lancé sa campagne génocidaire contre le territoire sous blocus le 7 octobre 2023, après que le groupe de résistance palestinien Hamas a mené une opération historique contre l’entité d’occupation en représailles à sept décennies d’atrocités contre le peuple palestinien.

La guerre à Gaza aurait fait plus de 64 000 morts au cours des neuf premiers mois du conflit

Au terme de 16 mois de bombardements sans répit à l’aide des bombes pluritonnes américaines, la bande de Gaza est un champ de ruines avec des milliers de corps en décomposition sous les gravats. Alors que les dirigeants sionistes et les soutiens du régime de Tel-Aviv s’obstinent dans le déni, les chiffres seraient supérieurs d’au moins 41% à ceux déjà annoncés dans les médias occidentaux. Ce chiffre représente 2,9% de la population de Gaza avant la guerre, «soit environ un habitant sur 35», selon l’étude. Ce bilan ne concerne que les morts dues à des lésions traumatiques et n’inclut donc pas les décès indirects, tels que ceux dus au manque de soins ou de nourriture, ni les milliers de disparus qui sont ensevelis sous les décombres.

D’après l’enquête, au moins 34 996 décès dus aux bombardements ne sont pas recensés. Le nombre total de victimes directes de l’offensive israélienne avoisinerait ainsi les 65 000.

L’enquête ne prend pourtant pas en compte les victimes indirectes, touchées par les maladies, la famine et le froid qui se propagent depuis la destruction massive des infrastructures de l’enclave et la famine qui sévit du fait du blocus israélien presque total et des privations d’eau et de nourriture. L’enquête exclut également les personnes disparues qui se trouvent soit sous les décombres soit dans des prisons sionistes, suite à leur arrestation puis leur déportation. Une précédente enquête du Lancet faisait état de 186 000 morts en comptant les victimes indirectes de l’offensive sionistes qui avouons-le, a tourné lamentablement court en termes militaires.

Si le nombre de victimes exact ne pourra être connu qu’après la fin de la guerre, cette nouvelle estimation terrifiante du nombre de morts directs témoigne de la brutalité inimaginable d’une féroce et inhumaine campagne de mort de l’armée israélienne à Gaza.

Les chercheurs ont utilisé la méthode de la «capture-recapture»

L’entité d’occupation a, en effet, beau tenter de remettre en doute les chiffres du génocide, mais ils ont été jugés fiables par les Nations unies. Les chercheurs de l’étude publiée par «The Lancet» ont employé une méthode statistique appelée «capture-recapture» qui a déjà été utilisée pour estimer le nombre de morts dans d’autres conflits dans le monde – au Kosovo ou au Guatemala par exemple. Et sur cette base, le nombre de morts est largement sous-estimé à Gaza.

Originellement utilisée dans les études démographiques, la méthode consiste, à partir du nombre d’individus communs entre deux échantillons, à déduire la taille totale de la population. Dans le cas de Gaza, les chercheurs ont utilisé trois listes de victimes différentes : la liste établie par le ministère de la Santé de Gaza à partir des données collectées dans les morgues des hôpitaux de la bande, une enquête en ligne du même ministère et une liste composée à partir des nécrologies et des hommages aux victimes sur certains réseaux sociaux.

«Nous n’avons retenu dans notre étude que les personnes dont le décès avait été confirmé par leurs proches ou par les morgues et les hôpitaux», a déclaré Zeina Jamaluddine, épidémiologiste à la London School of Hygiene and Tropical Medicine, principale autrice de l’étude. Les chercheurs ont ensuite examiné les listes de morts à la recherche de doublons. «Nous avons cherché les chevauchements entre les trois listes afin d’obtenir une estimation totale de la population tuée», a précisé Zeina Jamaluddine.

À titre indicatif, si l’on appliquait ce même coefficient à l’estimation du nombre de morts directs présentée dans le dernier article du Lancet, le nombre total de victimes, directes et indirectes, avoisinerait 256 000 victimes entre octobre 2023 et juin 2024.

En ce sens, l’étude de la revue médicale britannique met ainsi le doigt sur l’ampleur de la guerre génocidaire en cours dans la bande de Gaza guerre que tentent de cacher aux yeux du monde les médias occidentaux qui lui sont acquis.

Les médias occidentaux cachent la vérité sur le génocide à Gaza

Alors que depuis le 7 octobre 2023, l’entité israélienne se livre à une campagne d’extermination de nasse dans la bande de Gaza, la plupart des grands médias occidentaux ne parlent presque jamais de cette réalité.

On a souvent avancé que ce silence sur ce que vivaient les résidents de Gaza était dû à des difficultés d’accès, compte tenu du fait que l’armée israélienne tuait les journalistes palestiniens et interrompait les communications des Palestiniens avec le monde extérieur. Des reportages étaient pourtant réalisés sur place, des témoignages recueillis, des images produites, que seuls les réseaux sociaux et les médias alternatifs présentaient sur leurs sites. En réalité, le silence des grands organes de presse tenait surtout à des choix éditoriaux des médias mainstream.

A titre d’exemple, les principaux médias français ont manifesté une « compassion sélective ». Ils ont rapporté les récits des otages israéliens libérés se plaignant d’avoir souffert de la faim pendant leur captivité dans Gaza assiégée sans mentionner l’origine de la pénurie alimentaire dont ils souffraient, mais ils n’ont pas évoqué les civils palestiniens relâchés des prisons et des camps d’Israël après y avoir été humiliés et torturés, affamés, violentés.

D’une manière générale, au moins pendant les premiers mois de la guerre, les grands médias, souvent à l’encontre d’une partie de leurs journalistes, ont repris les éléments de langage de la communication des autorités et des militaires sionistes, connue sous le nom de hasbara et théorisée comme arme de guerre.

Un indice de cette discrimination concerne le décompte des victimes la raison pour laquelle le nombre de morts est sous-estimé à Gaza. Chaque fois que les statistiques des morts palestiniennes ont été indiquées dans les médias, elles étaient accompagnées de la formule « selon le ministère de la Santé de Gaza », alors qu’aucune expression semblable ne venait relativiser les données présentées par les autorités israéliennes.

Ce double standard est d’autant plus remarquable que le gouvernement israélien exerce un contrôle extrême sur la communication, rendant le travail de vérification des faits par les journalistes particulièrement difficile, y compris sur la réalité des civils palestiniens tués, disparus ou emprisonnés. Une chose est certaine :à défaut d’une victoire militaire face à la Résistance palestinienne, l’entité sioniste s’est livrée avec l’appui de ses mentors à l’un des massacres le plus terrifiant du 21ème siècle. Reste à savoir  jusqu’où tiendra l’impunité dont elle jouit à cette date l’entité, alors que même l’opinion occidentale exige le châtiment du criminel.

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