La visite d’un ministre sioniste sur l’esplanade des Mosquées déclenche un tollé international

Francoise Riviere
10 Min Read

La visite d’un ministre israélien sur l’esplanade des Mosquées a suscité des réactions courroucées à travers le monde. Cette visite, jugée provocatrice et déstabilisatrice, vient s’ajouter à une longue liste de violations perpétrées par Israël depuis son occupation de la partie Est de la ville sainte en 1967 et qui s’inscrit dans une longue politique de judaïsation de la Palestine.

La visite du ministre sioniste de la « sécurité intérieure », le criminel Itamar Ben Gvir, intervient alors que le régime continue à mener son génocide à Gaza et en Cisjordanie, avec des affrontements récurrents liés à l’accès aux lieux saints. L’esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l’Islam, est un point de friction central qu’exploite régulièrement le régime usurpateur.

Les réactions internationales se sont multipliées pour condamner une visite offensante et éminemment provocatrice. En dépit de leur pro-sionisme patent, les capitales européennes ont été amenées à dénoncer la violation du statu quo historique des Lieux saints et mis en garde contre « un risque d’embrasement généralisé ».

L’esplanade des Mosquées, l’objet des provocations récurrentes

La visite du ministre sioniste sur l’esplanade des Mosquées relance la polémique sur plusieurs décennies d’occupation sioniste qui frappent des sites religieux en Palestine.

Depuis son entrée au gouvernement israélien d’extrême droite fin 2022, le gourou Itamar Ben Gvir s’est rendu à plusieurs reprises sur ce site musulman, situé dans le secteur de la Ville sainte occupé et annexé par Israël.

L’endroit est au cœur même de ce conflit d’agression. Bien qu’il n’y ait aucune preuve archéologique à ce jour les juifs prétendent que l’esplanade des Mosquées aurait bâtie sur les ruines du second temple juif, détruit d’après eux en l’an 70 par les Romains.

Avocat de formation vivant dans une colonie illégale selon le droit international, parmi les plus extrémistes de Cisjordanie occupée, Itamar Ben Gvir s’était joint à plusieurs reprises aux colons usurpateurs pour prendre d’assaut le complexe de la mosquée Al-Aqsa à Qods-Est occupé.

Ce ministre d’extrême droite défend l’annexion par l’entité israélienne de la Cisjordanie, où vivent 2,9 millions de Palestiniens et 475.000 colons sionistes, dans des colonies illégales selon le droit international.

Il prône également l’expulsion des propriétaires palestiniens de la Palestine vers les pays voisins, et se rend souvent là où les tensions sont les plus fortes, mettant le feu aux poudres.

Les visites à répétition de Ben Gvir interviennent au plus fort d’une guerre que mène l’entité contre Gaza et qu’elle a lamentablement perdue. L’année 2023 a été la plus meurtrière en Cisjordanie occupée depuis la fin de la seconde Intifada en 2005, pour cause d’une profonde humiliation que l’entité a subie face à la Résistance non seulement à Gaza mais encore en Cisjordanie. Et Qods reste un point d’inflammation majeur pour une entité aux abois.

Dans une violation flagrante du droit internationale, après son occupation de Qods-Est en 1967, le régime israélien avait décrété que les non-musulmans peuvent se rendre sur l’esplanade à des heures précises, sans y prier. Or l’entité se dément elle-même ces dernières années, un nombre croissant de colons sionistes, y faisant interruption, un geste constituant une provocation extrême.

L’emprise sioniste sur l’esplanade des mosquées en 1967 et sa réouverture sous administration israélienne constituent à la fois une occupation et une violation flagrante du droit international.  En 2000, la visite sur ce lieu saint du criminel de guerre Ariel Sharon, alors à la tête de la droite israélienne, avait constitué un affront  majeur. Le lendemain, des heurts sanglants avaient éclatant opposant les colons sionistes aux musulmans, marquant le début de la seconde Intifada.

Visite de Ben Gvir sur l’esplanade des Mosquées : les condamnations se multiplient

La visite de Ben sur l’esplanade des Mosquées alors même que l’armée sioniste continue d’enregistrer de lourdes pertes à Gaza et que les missiles palestiniens ont repris depuis une semaine le chemin des colonies du sud, a provoqué une onde de choc diplomatique et a été dénoncée comme une « provocation » par de nombreux pays du monde.

Le ministère des Affaires étrangères de l’Autorité palestinienne pourtant bien réconciliante avec l’entité, a condamné la visite du ministre israélien de la sécurité intérieure, voyant dans ses « rituels talmudiques» sur le site de la mosquée Al-Aqsa une « provocation sans précédent envers des millions de Palestiniens et de musulmans ». La Jordanie, qui administre le lieu, a également dénoncé, via son ministère des Affaires étrangères, une visite provocatrice et inacceptable » ainsi qu’une « violation du statu quo historique et juridique » de l’esplanade des Mosquées.

La France, largement soumise elle aussi aux diktats des lobbies pro sioniste, comprenant la gravité de la situation a, à son tour, condamné la visite effectuée par le ministre israélien de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, sur l’esplanade des Mosquées à Qods. Par le biais d’un communiqué, le Quai d’Orsay a déclaré que cette visite constitue une «violation du statu quo historique » en vigueur sur ce site sacré.

Selon le ministère des Affaires étrangères, ces actions mettent en danger la stabilité dans la région. « La remise en cause désormais systématique du statu quo sur l’esplanade des Mosquées crée un risque d’embrasement généralisé », a souligné le communiqué.

Le rôle spécifique de la Jordanie, gardienne des lieux saints musulmans à Qods, a également été rappelé comme essentiel dans ce contexte de tensions croissantes bien que ce rôle n’ait jamais dépassé le statut protocolaire.

Le Koweït, sans doute pressé par sa population fortement anti sioniste,  a également condamné fermement l’intrusion d’un ministre extrémiste du gouvernement de l’occupation sioniste dans la mosquée d’Al-Aqsa.

Dans un communiqué, le ministère koweïtien des Affaires étrangères a condamné ces pratiques répétées qui provoquent les sentiments des musulmans partout dans le monde et qui constituent une violation des décisions de la légitimité internationale et une tentative supplémentaire de changer le statu quo historique et juridique de Qods.

« L’Egypte condamne avec la plus grande fermeté la visite du ministre israélien de la sécurité nationale à la mosquée d’Al-Aqsa, effectuée sous la protection de la police d’occupation », a affirmé un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

L’Egypte qui risque bientôt devenir une seconde Syrie post-Assad, cible de l’agression israélienne, met en garde contre ces actes « extrémistes », qui représentent une violation flagrante et répréhensible du statut historique et juridique de la mosquée d’Al-Aqsa.

Quel impact sur l’avenir du conflit?

La visite d’un ministre israélien sur l’esplanade des Mosquées, ce lieu hautement sensible, soulève plusieurs questions : Certains y voient une tentative propagandiste d’affirmer la souveraineté israélienne sur le site au moment où des millions de Sionistes se voient forcés de descendre chaque nuit dans des abris pour fuir les missiles hypersoniques yéménites et ce, sur fond des dizaines de colonies dépeuplés du nord d’Israël. Le plan esquissé par le Premier ministre Benyamin Netanyahu a pour cœur l’expansion des colonies et laisse entendre son intention d’annexer la Cisjordanie, façon de s’en montrer capable. Par ailleurs, cette visite vise à détourner l’opinion sioniste particulièrement remontée contre Netanyahu.  En plus, cette action est bien nuisible pour l’entité puisque mettant à l’épreuve les relations d’Israël avec les pays arabes et la communauté internationale, tous deux critiqués pour leur silence face au génocide en  cours à Gaza.

Le respect du statu quo historique sur l’esplanade des Mosquées est régulièrement réaffirmé par la communauté internationale, y compris les Nations unies, comme une condition indispensable à la paix et à la stabilité dans la région.

En vertu d’une récente résolution des Nation unies, la poursuite de la colonisation est un obstacle majeur à la restitution des droits des Palestiniens et surtout à l’émergence d’une trêve.

Il est urgent de parvenir à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza. En Cisjordanie et à Qods-Est, les agressions d’Israël qui refuse obstinément à déclarer forfait, doivent cesser. Au train où vont les événement, la remise en cause du statu quo sur l’Esplanade des Mosquées s’avère  dangereuse bien plus pour les Sionistes que pour les Palestiniens dont la résistance depuis le 7 octobre 2023 promet la fin prochaine d’Israël.

 

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