À Budapest, une réunion exceptionnelle a été récemment convoquée dans un contexte de haute tension, où l’Europe face au retour de Trump se retrouve à un tournant décisif.
Face à Trump qui, par le passé, a montré son indifférence envers les alliances transatlantiques, les dirigeants européens ont lancé un appel pressant, exhortant le président élu des États-Unis à maintenir l’aide militaire à l’Ukraine, avertissant que toute concession à Moscou fragiliserait la stabilité européenne. Derrière ces appels, l’inquiétude grandit : Washington restera-t-il un allié fiable, ou l’Europe est-elle destinée à marcher seule dans un monde face à une Russie à destination de qui Trump multiplient les signes d’apaisement ? Pour nombre de ces leaders, la réélection de Trump impose une révision en profondeur des relations transatlantiques, au bénéfice d’une Europe plus forte, capable de défendre indépendamment ses intérêts politiques, économiques et militaires. Mais est-ce réellement possible pour un vieux continent qui a depuis longtemps perdu sa souveraineté et son independence d’action envers les Etats-Unis?
Un tournant vers l’indépendance sécuritaire?
Tandis que l’Europe se trouve face au retour de Trump, Charles Michel, président du Conseil européen, n’a pas dissimulé ses craintes concernant la pérennité de l’engagement américain.
« Si les États-Unis étaient faibles face à la Russie, qu’est-ce que cela signifierait pour la Chine ? » a-t-il lancé, indiquant qu’une Europe abandonnée face au retour de Trump pourrait renforcer non seulement les capacités militaires russes en Europe de l’Est, mais aussi encourager la Chine dans la crise qui l’oppose à l’Occident autour de l’île séparatiste de Taïwan.
De son côté, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a tenté désespérément de modérer le ton, qualifiant son récent échange téléphonique avec Trump de « prometteur » et de « nécessaire » pour renforcer le lien entre Bruxelles et Washington.
Mais ces déclarations masquent mal la craibte qui s’empare des esprits européens : la sécurité de l’Europe pourrait ne plus être assurée par son partenaire américain. En creux, se dessine un appel à l’autonomie, à une défense continentale qui doit se substituer au rôle que jouait jusqu”ici l’OTAN dirigée par les États-Unis et qui, sous le vernis protecteur, n’a jamais cessé d’être que l’asservissement de l’Europe.
Macron : « Les Européens doivent reprendre leur destin en main !»
Pour avoir été déjà largement malmené par Trump, le président français a eu du mal à dissimuler ses craintes concernant la nécessité d’« agir » immédiatement, en affirmant que “notre continent ne peut plus se permettre de déléguer sa sécurité aux Américains”. Il a martelé l’importance, pour l’Europe, face au retour de Trump, de prendre en main sa propre sécurité et de défendre ses intérêts contre toute menace étrangère.
Au lendemain de la victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle, Macron, rappelant que Trump n’a cessé d’accuser les alliés européens de profiter de l’OTAN, a souligné : « Voulons-nous que d’autres [Américains] écrivent l’histoire ? » a-t-il demandé, encourageant ses homologues à se refuser à voir l’Europe comme une simple scène où les puissances « carnivores » dévorent les nations européennes, vulnérables et relativement mal armées.
Ce discours rare de Macron illustre le dilemme existentiel perçu par l’Élysée : celui d’une Europe qui, sans réaction rapide, pourrait devenir le jouet des ambitions et être à la merci de la Maison Blanche.
L’Europe face au retour de Trump : La culture libérale française en émoi ?
Les milieux intellectuels européens en général ont également réagi avec véhémence à l’élection de Trump. En France, la presse globaliste a exprimé son inquiétude, certains qualifiant Trump de « démon américain ». Olivier Gallmeister, figure éminente de l’édition littéraire, voit dans cette réélection le triomphe d’une “haine intérieure qui menace de contaminer les échanges culturels mondiaux”. D’autres écrivains, comme Nicolas Mathieu, lauréat du prix Goncourt, ont fustigé Trump, le décrivant comme un « génie des manipulations », incarnant à la fois la vulgarité de l’ère Ronald Reagan et le cynisme de l’Amérique moderne. En effet, la réélection de Trump, aux yeux de nombreux intellectuels libéraux marque un recul pour les valeurs démocratiques partagées et alimente un sentiment de désillusion envers le libéralisme, qui paraît désormais plus précaire que jamais.
Trump et les Tic-Tac d’une Guerre Économique Imminente !
Aujourd’hui, de nombreux économistes soutiennent que le spectre d’une guerre commerciale entre les États-Unis et l’Europe constitue un scénario très plausible, évoqué par le candidat américain qui a promis des tarifs douaniers punitifs de 10 % ou plus sur les importations européennes. Ces mesures, qui visent à renforcer l’industrie américaine, infligeraient des dommages considérables à nos économies. Ce protectionnisme économique prôné par Trump, s’il se réalise, met l’Europe devant un dilemme périlleux. En effet, l’Europe face au retour de Trump, n’a d’autre choix que de faire face à deux options : protéger ses intérêts économiques en se désolidarisant des États-Unis ou accepter les exigences maximalistes de Trump, qui affaibliraient la compétitivité de l’UE, précipiteraient une crise commerciale majeure, mettraient en péril nos économies et approfondiraient les difficultés socio-économiques déjà détériorées.
Les Européens à la croisée des chemins : L’avenir de l’Ukraine et le rôle incertain de Washington
Un grand nombre de dirigeants européens appellent, presque unanimement, à l’autonomie stratégique du continent : Alexander De Croo, Premier ministre belge, a insisté sur l’urgence de « ne plus sous-traiter notre sécurité aux États-Unis », soulignant que l’Europe ne pouvait plus se permettre de compter aveuglément sur les garanties américaines. De plus, le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, a dénoncé la « naïveté géopolitique » de l’Europe face au retour de Trump, tandis que le chancelier autrichien, Karl Nehammer, a appelé à éviter une guerre économique en réaffirmant la souveraineté de l’Europe.
La question de l’Ukraine est également au centre des préoccupations européennes. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, présent à Budapest, a dénoncé les tentatives de certains dirigeants, tels que le Premier ministre hongrois Viktor Orbán, de prôner un cessez-le-feu tout en refusant les garanties de sécurité pour l’intégrité territoriale de l’Ukraine. « Cette approche dangereuse ne favorise que les objectifs de Moscou », a-t-il déclaré, soulignant à quel point il est crucial de maintenir une solidarité indéfectible. Selon Zelensky, l’Europe, face au retour de Trump, ne peut pas se permettre de diminuer ses efforts militaires face à la Russie, surtout à un moment où la prochaine administration américaine reconsidérera sans aucun doute son soutien à Kiev.
Conclusion : Vers un schisme transathlantique au profit du camp adverse ?
En définitive, l’élection de Trump bouleverse le panorama occidental, jetant une ombre inquiétante sur l’avenir des relations entre l’Europe et les États-Unis. L’Europe face au retour de Trump, rassemblée dans l’urgence, mesure l’ampleur de la tâche à accomplir : renforcer ses défenses, préserver ses intérêts économiques et surtout, affirmer une souveraineté qui lui permettra de résister aux caprices d’une Amérique en crise exustentielle et de plus en plus tournée vers elle-même. La conclusion est claire : la dépendance historique de l’Europe envers les États-Unis son suivisme pourrait devenir un fardeau insoutenable dans un monde où les alliances se fragilisent.
Les dirigeants européens doivent comprendre qu’ils se tiennent à un moment charnière, où toute concession à Washington pourrait être perçue comme une invitation à l’extorsion financière. Une Europe autonome, ou une Europe vulnérable et soumise aux aléas de Washington : tel est le choix qui s’offre aujourd’hui aux leaders européens, conscients de la responsabilité historique qui leur incombe. Reste à savoir comment compte s’y prendre une Europe américanisée à outrance pour qui l’indépendance n’est qu’un vague souvenir.