Tragédie en Iran : La mort en martyr du président Raïssi et ses répercussions

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Aux alentours de 15 heures le 19 mai, une nouvelle est tombée sur les telex :  l’un des trois hélicoptères du cortège présidentiel a eu un accident sur le chemin du retour vers Tabriz. Ebrahim Raïssi s’était rendu à la frontière nord de l’Iran pour participer, avec Ilham Aliev, le président de la République d’Azerbaïdjan, à la cérémonie d’inauguration du barrage « Qiz Qalasi » sur la rivière Araz. Cependant, sur le chemin du retour de la région de Khoda Afarin, l’hélicoptère présidentiel a disparu sur les écrans des radars.

Au bout de trois heures de recherches infructueuse, le porte-parole du gouvernement a écrit sur le réseau social X que « nous vivons des moments difficiles et complexes. Il est du droit du peuple et des médias d’être informés des dernières nouvelles de l’accident de l’hélicoptère présidentiel, mais compte tenu des coordonnées du lieu de l’accident et des conditions météorologiques, il n’y a « aucune » nouvelle information pour l’instant. Dans ces moments, la patience, la prière et la confiance envers les équipes de secours sont cruciales ».

Aux premières heures de la journée de lundi, les drones iraniens ont fini par localiser l’épave de l’hélicoptère et le décès du président de son ministre des AE et la délégation l’accompagnant est officiellement annoncée vers huit heures du matin. En réaction à ce tragique accident, l’Ayatollah Khamenei, le Guide suprême de la Révolution islamique, a exprimé ses condoléances dans un message où il souligne que le président Raissi a péri en plein exercice de service public : « Pendant l’exercice de son mandat de courte durée,  ce grand homme sincère et dévoué, s’est consacré au bien-être de son peuple, à la grandeur de pays et de l’Islam ». Un deuil national de cinq jour a été décrété et le Guide suprême a nommé, en vertu de l’article 131 de la Constitution iranienne, Mohammad Mokhber, premier vice-président à la présidence par intérim pour une durée maximale de 50 jours avant que les élections présidentielles anticipées ne soient organisées.

Ebrahim Raïssi est né à Machhad et servi les pèlerins de cette ville sainte à titre d’administrateur du sanctuaire de l’Imam Reza, huitième Imam des chiites, ce qui est considéré comme la plus haute distinction de service en Iran. En à peine trois ans de mandat Ebrahim Raïssi a rééquilibré la balance publique, contré les impacts des sanctions, renfloué les caisses publiques, relancé la production et à l’international, renforcé la position de l’Iran en qualité de puissance émergente.

De Raïssi, il reste et restera à jamais une double image celle du « martyr de la République », homme parcourant à l’interne des milliers de km d’une province iranienne à l’autre pour promouvoir la justice sociale et celle d’un grand président qui concrétisa l’alliance de trois grandes puissances de l’Est, Iran, Russie, Chine et par qui est venu  l’ébauche d’une paix inter musulmane qui sonne les glas du sionisme.

Les 33 mois de gestion d’Ebrahim Raïssi constituent un exemple unique d’une démarche globale pour tirer parti d’énormes capacités de l’Iran. Raïssi a initié tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays une nouvelle dimension de la gouvernance laquelle lui a valu l’approbation et la sympathie de plus d’un milliard de personnes vivant dans tous ces pays qui ont décrété à l’occasion de sa disparition tragique un deuil national et on parle de la grande zone eurasiatique allant de la Syrie du Liban de l’Irak à l’Inde et au Pakistan en passant par les pays centrasiatiques.

Y aura-t-il un changement de tendance après son décès ?

L’une des plus grandes assurances qui a été donnée au peuple iranien la nuit même de ce tragique événement est venu du Guide suprême de la Révolution qui a déclaré : « Chers compatriotes, soyez assurés que les responsables travaillent avec une diligence redoublée et nous leur avons donné toutes les recommandations nécessaires. Le peuple iranien ne doit pas s’inquiéter, aucun dysfonctionnement ne se produira dans les affaires du pays. Insha’Allah, tout, y compris la sécurité du pays et des frontières, ainsi que les affaires de l’exécutif, se déroulera de manière ordonnée et régulière. »

 

Les propos sont clairs : les Iraniens sortiront renforcés de cette épreuve.

La réalité concernant la République islamique d’Iran est que le mouvement islamique dirigé par l’Imam Khomeini en 1979 s’est élevé du niveau de mouvement à celui de structure et de gouvernement, et c’est pourquoi, malgré les nombreux assassinats au début de la Révolution islamique, le mouvement n’a cessé de se renforcer. L’un de ces points d’ancrage et de la stabilité du système politique en es la Constitution qui porte la légitimité de la gouvernance au-delà des individus et garantissent la cohésion et la continuité du pays indépendamment des personnes.

Vient ensuite la Velayat-e Faqih ou le gouvernement du jurisconsulte. En Iran, la légitimité et la position de cette institution ne dépendent pas de la personne du leadership, l’une de ses distinctions majeures étant son élévation au niveau institutionnel, transcendant les personnes.

Le troisième point d’ancrage du système, qui  assure également la stabilité des deux autres éléments de manière démonstrative, est le peuple. Raïssi a été un président populaire qui tenait sa force, son autorité d’un peuple qui a prouvé à plus d’une reprise le long de sa longue histoire, son extraordinaire aptitude à cicatriser ses stigmates et à se restructurer.

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