Les Anglo-Saxons et la misère de la Palestine : La Nakba palestinienne, une catastrophe des deux guerres mondiales

Francoise Riviere
14 Min Read

Les événements sismiques de la Révolution française de 1789 et l’avènement des gouvernements nationaux-ethniques en Europe ont joué un rôle déterminant dans l’émergence du mouvement sioniste. Au sein du contexte européen, la communauté juive, constamment portée par l’appât de gain, a été confrontée, sur plusieurs siècles, à une hostilité intense de la part de la population chrétienne-européenne qui supportait mal la tendance des membres de cette communauté au lobbing, à la monopolisation du pouvoir et des richesses, bref à ramener tout à soi. L’accusation persistante attribuant aux Juifs la responsabilité de la crucifixion de Jésus-Christ ne facilitait pas non plus la situation pour les juifs dépeints comme des individus opportunistes.

 

L’éveil du sionisme : Les racines de la Nakba palestinienne

 

Au milieu du XIXe siècle, la Palestine a été un pays dont la population vivait de la pêche et de l’agriculture. Ayant décidé de chasser ses juifs au Moyen Orient, l’Europe  s’est soudainement intéressée à la Palestine quitte à la faire occuper par les Sionistes. A vrai dire, l’idéologie qui a inspiré la fondation d’Israël, telle que présentée par les premiers dirigeants israéliens, à savoir le sionisme, mettait en avant un récit teinté de racialité, pervertissant même les instructions de la religion juive. Le sionisme s’est d’ailleurs défini comme étant laïc marqué par la séparation des croyances religieuses des objectifs politiques, la conviction profonde d’appartenir au prétendu peuple élu qui devait occuper la Palestine.

 

La Nakba palestinienne, une catastrophe des deux guerres mondiales, puise ses racines dans les derniers soubresauts précédant le déclin de l’Empire ottoman, où une communauté d’Arabes musulmans prospérait et cultivait les terres, sous la tutelle ottomane. À cette époque, les habitants arabes nourrissaient des appréhensions quant à l’immigration progressive des Juifs européens dans leur pays.

L’implantation de la première colonie sioniste en Palestine remonte à 1882, initiée par des pionniers sionistes souvent d’origine russe. Au cœur d’un projet colonialiste visant à créer un foyer permanent de crise au coeur du Moyen Orient a pris forme donc Israël, une entité sous-temdue par une idéologie raciste et xenophobe qu’avait inventée Theodor Herzl, un Juif hongrois et agent du MI6 britannique qui sous prétexte de craindre un remake des souffrances endurées par les Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale a exhorté une migration massive vers une nouvelle terre promise.  En 1896, Herzl publia l’œuvre fondatrice de l’entité sioniste du nom de “l’Etat juif” et convoqua par la suite le tout premier Congrès sioniste à Bâle, en Suisse où il a prescrit l’occupation de la Palestine, la colonisation de ses terres et le meurtree et l’exode forcé de ses propriétaires arabes.

 

À partir de 1882, avec l’établissement des premières colonies en Palestine que les Sionistes commençaient à occuper progressivement, le mouvement sioniste a supervisé la création de 21 implantations coloniales jusqu’en 1900, favorisant une population en croissance atteignant environ 50 000 colons immigrés des quartre coins de l’Europe. Les historiens établissent des parallèles entre les schémas migratoires et l’enracinement durable des Juifs en Palestine, et le parcours similaire des Européens anglo-saxons sur le continent américain, marqué par la dépossession  le massacre et l’expulsion des populations autochtones.

 

Le sionisme et les intérêts du colonialisme britannique en Palestine

 

Mais pourquoi le soutien des Anglo-Saxons si largement apporté au sionisme, soutien qu’exigeaient les premiers adeptes de cette fascisant ? Au sein du catholicisme, le Pape, en sa qualité de successeur de Saint Pierre et de chef de l’Église, assume la responsabilité de protéger la foi contre les déviations. En contraste, les protestants, dépourvus d’une autorité centrale et largement influencés par les juifs ont divergé dans leur développement théologique, soutenant que l’accomplissement des événements eschatologiques dépendait du retour des Juifs en Palestine. Cette divergence a conduit à une alliance entre les protestants britanniques et les évangéliques aux États-Unis, en solidarité avec les sionistes.

 

Le célèbre banquier juif britannique, Lord Rothschild, a sollicité Arthur James Balfour, le ministre britannique des Affaires étrangères de l’époque, pour émettre une déclaration solennelle affirmant l’engagement de la Grande-Bretagne à faciliter l’établissement d’un entité juive en Palestine, ultérieurement connue sous le nom de Déclaration Balfour. Le 2 novembre 1917, Lord Balfour a transmis cette déclaration historique accompagnée d’une lettre à Rothschild, exprimant sa satisfaction quant à la nomination de ce dernier au sein du gouvernement royal, et consacrant les garanties recherchées par le mouvement sioniste.

 

En particulier, les assidues efforts de la famille Rothschild ont facilité l’octroi d’un prêt crucial au Royaume-Uni, confronté à d’importantes contraintes financières découlant de la guerre. À la suite de la conclusion de la Première Guerre mondiale et de l’effondrement de l’Empire ottoman, l’Angleterre et la France se sont partagés d’importants territoires ottomans, notamment, la Syrie, l’Irak, le Liban, et la Palestine, sous forme de mandats. La Palestine, située de manière stratégique, revêtait une importance capitale pour l’administration coloniale britannique, étant un point nodal pour le canal de Suez. Son emplacement à la convergence de trois continents, contrôlant à la fois la mer Méditerranée et la mer Rouge, lui conférait un rôle central dans les agendas coloniaux britanniques.

 

Les débuts du massacre des civils palestiniens

 

Au milieu de ces développements, une figure notoire dans les annales du leadership sioniste, David Ben-Gurion, un Juif polonais qui accéda par la suite au poste de Premier ministre d’Israël, émergea comme une figure particulièrement sanguinaire et ayant un rôle pivotal. En 1924, il mena un syndicat du travail en Pologne, initiant la construction de résidences juives et d’institutions culturelles en Palestine. Les efforts de construction de colonies promus par Ben-Gurion et ses collaborateurs suscitèrent une opposition farouche de la part de la population palestinienne dès les années 1930, et une résistance pacifique face aux incursions israéliennes, en dépit de l’autorisation tacite de la part de la Grande-Bretagne.

 

La genèse du conflit persistant entre les Arabes palestiniens et les Israéliens immigrés remonte au début de la Seconde Guerre mondiale, qui s’est déroulée simultanément avec la prétendue campagne génocidaire de Hitler contre les Juifs, connue sous le nom d’Holocauste bien qu’une interrogation historique cruciale demeure concernant le sort des six millions de Juifs prétendument péris en tant que victimes lors du conflit mondial.

 

Seconde Guerre mondiale et les pertes juives : un prétexte pour anéantir les Palestiniens

 

Aujourd’hui, si nous considérons que les affirmations du leadership israélien sont exactes, il serait avancé que le tribut subi par la population juive lors de la Seconde Guerre mondiale a surpassé les pertes combinées des forces américaines, britanniques, australiennes, canadiennes, néo-zélandaises, françaises, belges, néerlandaises et danoises, ce qui va à l’encontre de toute logique. Par exemple, en 1933, la population juive totale en Europe, à l’exclusion de l’Union soviétique, s’élevait à 5 600 000 individus. Cette révélation statistique, diffusée dans les pages de l’édition du 11 janvier 1945 du prestigieux New York Times, a été dûment authentifiée par des membres éminents du Congrès juif américain.

 

Des sources historiques indiquent que la population juive résiduelle en Allemagne pendant le règne d’Hitler ne dépassait pas 2,5 millions d’individus. Un rapport exhaustif publié par les autorités d’occupation américaines en Allemagne de l’Ouest en 1951 documentait que le nombre total d’individus ayant péri dans les camps de concentration nazis n’avoisinait que 1,2 million, incluant diverses autres nationalités et non-juifs. Ainsi, malgré le tribut disproportionné supporté par les nations chrétiennes, le nombre de décès juifs lors de la Seconde Guerre mondiale est estimé tout au plus entre 500 000 et 600 000 individus.

 

En regardant d’un autre point de vue, même si nous admettons l’hypothèse selon laquelle six millions de Juifs ont effectivement péri aux mains des nazis, quelle justification plausible pourrait légitimer l’imposition de représailles sur une population arabe éloignée à la fois par la géographie et les circonstances ? Ainsi, l’affirmation émerge que l’Holocauste était plutôt un récit fabriqué conçu à des fins politiques, pour créer un prétexte en faveur de la nécessité d’un pays d’origine pour les Juifs supposément persécutés à travers le monde, et bien sûr, au détriment de la population autochtone de la Palestine.

 

Le début du nettoyage ethnique des Palestiniens : Vae victis !

 

Quand les derniers échos des balles et des canons se sont tus en Europe, le paysage était caractérisé par un récit imprégné de propagande, mettant en lumière la détresse de la population juive opprimée, ouvrant la voie à l’établissement d’un “État juif” en Palestine occupée. Malgré ces circonstances favorables, l’administration britannique en Palestine a imposé des restrictions à l’immigration juive, craignant qu’un afflux de nouveaux arrivants ne déclenche la résistance armée de la population palestinienne et se retourne contre Londres. Cette interdiction d’arrivée des Juifs a suscité un tollé parmi les membres du mouvement sioniste, entraînant un changement d’alliances avec les Britanniques et une réorientation des alliances vers la France et à des opérations clandestines visant à subvertir l’influence britannique.

 

L’escalade des activités terroristes sionistes a culminé avec des directives de David Ben-Gurion, à la Haganah, un groupe paramilitaire, pour cibler les civils palestiniens, suivies d’attentats audacieux orchestrés par les milices de l’Irgoun, une autre milice sioniste terroriste, contre les installations militaires britanniques, incluant l’ attaque de l’Hôtel King David à Beit al-Maqdis. À un tournant décisif en décembre 1944, le Comité central du Parti travailliste britannique a convoqué une session extraordinaire à Londres, plaidant en faveur de l’établissement d’un État juif en Palestine au détriment de l’expulsion de millions de ses habitants arabes vers des territoires voisins, ce qui a été historiquement appelé la Nakba (terme arabe signifiant catastrophe).

 

Conclusion

 

Dans un monde marqué par les conséquences des guerres perpétrées par les nations européennes elles-mêmes, les Palestiniens continuent de payer un tribut injuste et lourd. Les actions des puissances occidentales, soutenant le sionisme et l’expansion israélienne, ont exacerbé les souffrances et les injustices subies par le peuple palestinien. Les politiques coloniales et impérialistes ont semé pendant des décennies la discorde et la violence au Moyen Orient au prix des milliers de vies arabes et musulmanes. Il est impératif de reconnaître que les Palestiniens sont les victimes d’un projet colonial marqué par l’ingérence occidentale, la domination et l’oppression. Les États-Unis et le Royaume-Uni, en particulier, portent une responsabilité significative dans la perpétuation de la Nakba palestinienne, une catastrophe des deux guerres mondiales. Or depuis le 7 octobre la cours de l’histoire tend â s’inverser et une entité sioniste née aux forceps coloniaux anglosaxonne marque le coup face à une resistance palestinienne étonamment puissante, novatrice et déterminée. “ Tempête d’al Aqssa” qui souffle depuis huit mois a mis sens dessus dessous l’héritage anglosaxon dans un Moyen Orient qui ne veut plus faire les frais des déboires euroaméricains.

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