La Nakba commémorée : Réflexions sur l’héritage de la catastrophe parmi le monde musulman

Francoise Riviere
8 Min Read

La Journée de la Nakba ou la Commémoration de la Catastrophe, le 15 mai 1948, est la journée où le régime sioniste a proclamé l’existence d’un État prétendument appelé Israël. Le choix du terme « Nakba » ou « Catastrophe » en arabe, signifiant tragédie et malheur, reflète les sentiments et les perspectives du peuple palestinien sur cette question. Cettejournée correspond à l’expulsion forcée de 750 000 Palestiniens de leur terre, ce chiffre représentant à l’époque les deux tiers de la population de la Palestine. En réalité, on pourrait dire plus précisément que la « Catastrophe » était une période de nettoyage ethnique ciblé des Palestiniens par le mouvement sioniste entre 1947 et 1949.

Les forces du régime sioniste ont occupé plus de 78 % des terres historiques de la Palestine, nettoyé ethniquement environ 530 villages et villes, et tué environ 15 000 Palestiniens dans une série de crimes étendus, y compris plus de 70 massacres. De plus, des millions de Palestiniens ont été soit rendus sans abri à l’intérieur de ce pays, soit forcés de fuir vers des pays voisins et de créer des camps de réfugiés palestiniens dans ces pays. Les réfugiés palestiniens se sont également installés dans plusieurs pays occidentaux non occidentaux.

Mais Israël était loin d’être le seul coupable; il existait des accords entre la Grande-Bretagne et Israël pour établir un pays pour les Sionistes en Palestine. De 1948 jusqu’aux années 1970, l’immigration des Juifs du Moyen-Orient et des pays occidentaux en Palestine a continué, et la Grande-Bretagne et les États-Unis étaient les plus grands partisans de cette migrationcolonialiste.

Quelque 75 ans plus tard, les Sionistes tentent de provoquer une nouvelle Nakba à cette différence près que cette fois ils se heurtent de plein fouet à une vaillante et historique résistance. Depuis le 7 octobre 2023, le régime israélien ont tué en martyr près de 40 000 civils palestiniens, y compris des femmes, des enfants, et en ont blessé 75 000 autres à Gaza. Ils ont également laissé des centaines de milliers de personnes sans abri dans les zones occupées de la Palestine et ce, à la faveur d’un total soutien politique, militaire, informatique et économique des ÉtatsUnis.

Or malgré les crimes de guerre et le génocide commis et la destruction généralisée, Israël est le grand perdant de cette guerre, les groupes de résistance continuant de bombarder sans répit et quand leur bon semble, les colonies sionistes. Il est clair que la stratégie unique du Hamas et ses alliés au sein de l’axe dit de Résistance à savoir ‘Unité des fronts’ a porté ses fruits et que des centaines de milliards de dollars d’armements américainsdont s’est servie l’entité israélienne à l’effet de raser Gaza n’ont pas eu l’effet escompté.

A vrai dire, malgré les conditions difficiles et les souffrances endurées pendant huit mois d’une guerre inégale, la résistance palestinienne domine les combats quitte à perpétuer une image glorieuse de la résistance dans la mémoire collective des Palestiniens et de tous les partisans de l’idée de résistance à travers le monde, afin que le 7 octobre devienne un tournantdans l’histoire de la Palestine.

L’intensification de la résistance contre le régime occupant à Gaza et en Cisjordanie et le soutien qu’elle suscite dans la rue , que ce soit dans le monde musulman ou non certifient le cuisant échec non seulement militaire d’Israël mais encore politique dans la mesure où des accords de normalisation avec certains gouvernements arabes pour détourner l’attention de la question palestinienne ne sont plus d’actualité et que le terme même des accords d’Abraham équivaut à la complicité et à la participation directe au génocide. En ce sens, un remake du scénario de 1948 avec en toile de fond des foules de palestiniens sans défense fuyant les massacres est impossible. Car malgré les blessures et les souffrances qu’endure le peuple palestinien, sa détermination à vaincre l’ennemi et à recouvrer ses droits est imperturbable.

La Palestine célèbre ainsi le soixante-dixième anniversaire de la Nakba, alors même que les occupants continuent de subir des pires revers militaires de toute leur histoire et que leur agressions contre Gaza tournent de plus en plus au cauchemar. Confronté d’une part à une historique résistance qui s’étend du front Sud au front Nord en passant par la mer Rouge et de l’autre, à un tollé international exigeant qu’une fin soit immédiatement mise au génocide, l’entité sioniste est loin bien loin de l’époque où elle provoquait la Nakba.

Les clés des maisons occupées en 1948 et après ont en effet été transmises aux générations de jeunes palestiniens qui chassent en ce moment même et avec un courage inouï les chars et les blindés sionistes dans les rues de Jabaliya ou de Rafah. Cette clé que les Résistants palestiniens portent â côté de leurs armes cest le symbole de leur droit au retour chez eux et dans leur foyer.

En fin de compte, les énormes pertes causées par la Nakba ont lésé des générations entières de palestiniens mais ont fini par donner naissance à une résistance armée qui marque â l’heure qu’il est, l’une des pages les plus glorieuse de toute l’histoire de la Palestine qui tend à renaître de ses cendres et à reconquérir tout ce dont elle s’est fait déposseder par près de 80 ans d’occupation colonialiste, de nombreuses ressources, des héctares de terrains fertiles, une faune et flore riche en energie.

L’occupation par le régime sioniste, reconnue comme illégale selon le droit international, affecte tous les aspects de la vie des Palestiniens ; elle nie leurs droits humains fondamentaux et aggrave la pauvreté, tout en restreignant le mouvement du commerce et l’accès à l’eau, aux services, aux terres agricoles, aux marchés, aux familles et aux lieux de culte ; elle sépare les Palestiniens de Gaza, de Jérusalem occupée et de la Cisjordanie les uns des autres. En même temps, elle perturbe la circulation des biens et des personnes à l’intérieur et à l’extérieur de la bande, ce qui a de nombreuses conséquences pour les efforts humanitaires. Mais il est grand temps qu’elle cesse. C’est sur cette perspective que débouchera sans nul doute « Tempête d’al Aqssa ».

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