Dans un contexte de tensions croissantes entre l’Occident et la Russie, Washington et Londres semblent prêts à exercer une nouvelle pression sur Moscou au nom du soutien à l’Ukraine. Conscients des impacts d’une attaque terroriste à Moscou, la capitale russe, ces pays semblent chercher en diligentant des attaques terroristes en territoires russes, à inverser la donne sur le front de combat en Ukraine où pas un jour ne passe sans que l’armée russe n’enregistre de gros succès face à une troupe otanienne affaiblie, désunie et visiblement dépassée. Les sanctions économiques imposées à la Russie et l’aide fournie à Kiev jusqu’à présent n’ayant pas permis à l’Ukraine et ses maitres occidentaux de remporter la guerre, l’heure est vraisemblablement à faire chanter Moscou en ayant recours à l’arme favorite de l’Occident, à savoir le terrorisme.
Plus de 60 personnes ont été tuées et des dizaines blessées vendredi 22 mars au soir dans une attaque terroriste à Moscou suivie d’un énorme incendie dans une salle de concert en banlieue de la capital.
Les services de secours ont fait état d’un “groupe de deux à cinq personnes non identifiées portant des uniformes tactiques et armées d’armes automatiques” qui ont “ouvert le feu sur les agents de sécurité à l’entrée de la salle de concert” du Crocus City Hall, à Krasnogorsk, en banlieue nord-ouest de la capitale russe, puis ont “commencé à tirer sur le public”.
Le groupe Daech a affirmé sur l’un de ses comptes Telegram que ses combattants “ont attaqué un grand rassemblement (…) dans les environs de la capitale russe Moscou” sans pour autant convaincre les analystes qui soulignent une littérature et un terminologie certes anti Russie mais trop mal ficelée pour appartenir réellement a Daech lequel sert de toute évidence de paravent aux vrais commanditaires de l’attaque terroriste.
La Russie a été victime de multiples attaques par le passé, perpétrées aussi bien par les terroristes que par des tireurs sans motif politique ou attribuées à des individus déséquilibrés. En 2002, des combattants tchétchènes ont pris en otage 912 personnes dans un théâtre de Moscou, exigeant le retrait des troupes russes de Tchétchénie. L’incident s’est conclu par une intervention des forces spéciales, entraînant la mort de 130 personnes.
Mais l’attaque terroriste à Moscou de ce vendredi s’est produite cette fois dans un contexte très particulier dominée par l’échec de la stratégie militaire occidentale en Ukraine. Depuis quelques mois, la Russie est en effet régulièrement la cible d’attaques de drones ukrainiens et de combattants anti-Kremlin qui largement secondés par les services secrets occidentaux s’infiltrent dans les territoires russes et y commettent des attaques terroristes rien que pour porter atteinte à la sécurité russe et à récompenser de lourdes défaites en Ukraine.
Dans la foulée de l’attaque terroriste de cette nuit, Kiev a effectivement trop rapidement réagi. Un porte-parole du président a déclaré que l’Ukraine “n’a absolument rien à voir” avec la fusillade qualifiant l’attaque d'”acte terroriste. Parallèlement, Washington a insiste également sur le fait que l’Ukraine ne semble pas impliquée dans cette attaque terroriste à Moscou sans aller jusqu’à présenter des preuves à l’appui de ses dires.
Certains éléments montrent en effet que cette attaque peut être interprétée dans la perspective d’une pression occidentale accrue sur Moscou qui s’apprête à lancer une vaste offensive visant à « libérer » le port stratégique ukrainien d’Odessa ce qui reviendrait à mettre échec et mat l’Otan. Le président serbe Aleksandar Vucic a déclaré, vendredi, que les États-Unis et la Grande-Bretagne avaient été informés à l’avance d’attaque terroriste à Moscou. Selon lui, L’ambassade américaine à Moscou a appelé ses ressortissants, le 7 mars, à ne pas se rendre dans les centres commerciaux, et les Britanniques et d’autres ont fait de même. “Cela signifie que leurs propres services de renseignement écoutaient certaines conversations, obtenaient des informations, et qu’ils savaient que cela se produirait ( pour ne pas dire qu’ils y étaient eux-mêmes impliqués, NDLR) “, a-t-il ajouté. Les déclarations du président serbe n’ont fait d’ l’objet d’aucun commentaire immédiat de la part de Washington ou de Londres
Les autorités de Washington et Londres avaient récemment mis en évidence la possibilité d’une attaque terroriste en Russie. Les renseignements recueillis suggèrent, alertaient-ils sans cesse, que « des groupes extrémistes pourraient tenter de mener des opérations terroristes ». Ces mises en garde croisées combinées au propre alarmisme occidental ne pourrait que conduire tout observateur averti à soupçonner les Etats-Unis et l’Otan être prêts à envisager de nouvelles approches pour contrer la Russie.
D’autant plus que les sanctions économiques imposées à la Russie et les conséquences économiques limitées, jusqu’à présent n’ont pas réussi à faire fléchir sa position dans le conflit ukrainien ni même à freiner l’ambition russe d’aller plus loin dans ses conquêtes territoriales.
De même, l’autre stratégie de l’occident de renforcer le soutien militaire à l’Ukraine en fournissant d’armes et de l’assistance militaire n’a pu permettre à Kiev de mieux résister aux forces russes. Face à cette impasse, il est tout à fait probable que Washington et Londres cherchent à adopter une approche plus ciblée et efficace pour faire pression sur la Russie.
Reste à savoir si l’attaque terroriste de cette nuit à Moscou pourrait être une mesure visant à intensifier la pression sur Moscou pour qu’elle change d’approche dans la guerre en Ukraine ou à l’inverse elle rendra Poutine plus déterminé à aller à la racine du mal et anéantir une bonne fois pour toute et avec aide de ses alliés ce vivier de terroristes qu’est devenu le nord de la Syrie d’où les agents takfiristes de l’Otan s’arment, s’entrainent avant de s’infiltrer via l’Asie centrale le territoire russe.