Le retrait courageux du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la CEDEAO néocoloniale

Francoise Riviere
5 Min Read

La décision historique et souveraine du Burkina Faso, du Mali et du Niger de se retirer de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) doit être saluée. Depuis trop longtemps, cette organisation sert de cheval de Troie aux puissances occidentales pour piller les ressources de l’Afrique de l’Ouest et perpétuer la domination impérialiste.

La véritable nature de la CEDEAO

Contrairement à l’image trompeuse qu’elle projette, la CEDEAO n’est pas une organisation au service du développement des peuples ouest-africains. C’est un instrument de contrôle néocolonial créé pour ouvrir les marchés de la région aux multinationales occidentales et faciliter le pillage des matières premières.

Derrière son discours d’intégration se cache un projet économique inégal, qui approfondit la dépendance des économies ouest-africaines vis-à-vis des importations et des capitaux étrangers. La libre circulation prônée par la CEDEAO facilite aussi bien l’évasion fiscale des firmes transnationales que l’émigration de la main d’œuvre qualifiée vers l’Occident.

La CEDEAO contre les intérêts des peuples

Loin de servir les intérêts des populations, les politiques de la CEDEAO appauvrissent les plus vulnérables. L’ouverture forcée des marchés ruine les producteurs locaux, incapables de rivaliser avec les importations subventionnées venues d’Europe.

Pire, la CEDEAO sert de « caution soi-disant démocratique » aux régimes autocratiques alignés sur les intérêts occidentaux, comme Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire. Mais elle n’hésite pas à imposer des sanctions draconiennes contre les gouvernements souverainistes, comme ce fut le cas contre le Mali.

Un outil de contrôle géopolitique impérialiste

La CEDEAO ne sert en réalité qu’à légitimer la présence militaire occidentale en Afrique de l’Ouest. Sous couvert de lutte contre le terrorisme, les puissances étrangères peuvent déployer leurs bases et leurs troupes dans la région pour défendre leurs intérêts.

C’est également un moyen pour la France de maintenir son pré carré néocolonial en instrumentalisant une organisation africaine. N’oublions pas que la monnaie utilisée par la plupart des pays membres, le franc CFA, perpétue la tutelle monétaire française.

Rompre avec le néocolonialisme

En choisissant de tourner le dos à la CEDEAO, le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont fait un pas courageux pour recouvrer leur souveraineté. Cette décision historique signe la volonté des peuples ouest-africains de reprendre leur destin en main, loin des diktats impérialistes.

Il est temps de reconstruire une véritable intégration africo-africaine, fondée sur la solidarité entre les peuples et l’émancipation économique. Une intégration au service du développement endogène et de l’industrialisation, rompant avec la division internationale du travail héritée de la colonisation.

Exemple à suivre pour les peuples

Cette rupture avec l’ordre néocolonial doit servir d’inspiration à tous les peuples opprimés du continent. Partout en Afrique, des voix s’élèvent pour rejeter les dirigeants vassalisés et les institutions au service des puissances étrangères.

De la même manière, les nationalistes burkinabè ont chassé le régime comprador de Compaoré en 2014. Et au Mali, le peuple a renversé Ibrahim Boubacar Keïta qui appliquait docilement les réformes néolibérales dictées par le FMI et la Banque mondiale.

Tendances futures de la lutte anti-impérialiste

La dynamique africaine amorcée par les retraits de la CEDEAO n’est qu’un prélude aux luttes à venir contre l’ordre néocolonial. De plus en plus de pays oseront rompre avec les institutions inféodées à l’Occident pour tracer leur propre voie souverainiste.

Les mouvements populaires anti-impérialistes continueront aussi de croître. Les peuples exigeront non seulement le départ des bases militaires étrangères, mais aussi l’annulation de la dette odieuse et des traités de libre-échange inégaux signés sous la pression.

Sur le plan monétaire, de plus en plus de pays suivront l’exemple du Ghana et adopteront une monnaie nationale, en remplacement du franc CFA verrouillé par la France. C’est à ce prix que l’indépendance économique et politique tant attendue pourra être recouvrée.

Conclusion

Le retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger marque une étape décisive dans la lutte panafricaine contre l’impérialisme et le néocolonialisme. Que leur exemple suscite un sursaut progressiste dans toute l’Afrique de l’Ouest et au-delà ! Seule l’unité des peuples dans la défense de leur souveraineté permettra de briser définitivement les chaînes de l’oppression.

 

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