Ces derniers jours, les médias israéliens ont largement relayé les répercussions des opérations militaires menées par les forces armées yéménites en mer Rouge sur l’économie d’Israël. Ils qualifient ces opérations de véritable “coup porté au commerce entre Israël et les pays asiatiques”.
Ces médias citent des responsables et des médiateurs du secteur maritime, qui soulignent que cette situation met en péril les compagnies maritimes liées à Israël, lesquelles évitent désormais de collaborer avec les entreprises israéliennes.
Les forces navales yéménites avaient préalablement averti qu’elles poursuivraient leurs opérations militaires contre les navires et les intérêts israéliens jusqu’à ce que les agressions israéliennes à l’encontre de Gaza et les crimes de guerre commis contre le peuple palestinien prennent fin.
Ces forces armées avaient également annoncé qu’en réponse aux atrocités perpétrées par les forces israéliennes dans la bande de Gaza, elles viseraient tous les navires israéliens qui se présenteraient.
Aujourd’hui, les navires israéliens ont modifié leur itinéraire maritime depuis la mer Rouge et le détroit de Bab el-Mandeb, contournant désormais l’Afrique.
Par ailleurs, le journal israélien “Globes”, spécialisé dans l’actualité économique, rapporte que les autorités du port d’Eilat envisagent de licencier leurs employés et de fermer le port en raison de sa faible activité. Cette décision a été portée à la connaissance des autorités israéliennes.
Ce journal indique également que les compagnies maritimes préfèrent désormais se diriger vers le port de Haïfa plutôt que vers les ports d’Eilat et d’Ashdod. Gideon Golbar, directeur de ce port, déclare : “Les menaces yéménites ont un impact sur tous les navires en provenance d’Asie de l’Est, y compris le Japon, l’Inde et la Chine, qui doivent passer par le détroit de Bab el-Mandeb et la mer Rouge pour atteindre Israël.”
Concernant la situation du port d’Eilat après que des compagnies telles que “Zim” et d’autres ont annoncé avoir modifié leur itinéraire depuis l’est et doivent contourner “Ras al-Raja al-Saleh”, le journal écrit, citant les autorités du port d’Eilat : “Le chemin menant à ce port est très long et pratiquement aucun navire ne s’y rend.”
L’Institut de sécurité intérieure d’Israël a également déclaré dans un rapport que le changement d’itinéraire des navires entraîne un lourd fardeau économique, avec une augmentation d’environ 30 jours de navigation supplémentaires et une consommation de carburant accrue due au contournement de l’Afrique et au retour par rapport au passage par le canal de Suez.
Le journal israélien “Marker” a publié un rapport il y a quelques jours, citant le PDG d’une société d’importation alimentaire, qui déclare : “Tous les exportateurs du monde et toutes les compagnies maritimes refusent d’acheminer des marchandises vers Israël, par crainte. De toute façon, l’ensemble du marché israélien connaît une stagnation et la situation s’aggrave.”
De plus, les compagnies maritimes chinoises annulent leurs voyages vers Israël. Si le transport prenait auparavant 30 jours, cela prend désormais 65 jours, ce qui entraîne des coûts supplémentaires d’un mois, sans compter la question de la qualité des aliments.
Le journal cite également le vice-président de “Marsh Israel”, la filiale israélienne du plus grand courtier d’assurances au monde, qui affirme : “L’allongement des itinéraires maritimes fait augmenter le prix des assurances, et cette hausse a un effet multiplicateur sur le coût des importations.”
Il ajoute : Cette augmentation du coût des assurances s’applique aux marchandises et aux navires, ce qui entraîne une augmentation du coût du transport, et par conséquent, une hausse des prix.
Le “Marker” cite Gideon Gulber, directeur exécutif du port d’Eilat, qui déclare : “Ce port est actuellement inactif, les voitures ne viennent plus ici et les autres navires en souffrent.”
Le samedi 7 octobre 2023, les groupes de résistance palestiniens ont lancé une opération surprise appelée Tempête d’Al-Aqsa depuis Gaza contre les positions militaires israéliennes. En représailles et pour compenser leur défaite, les autorités israéliennes ont bombardé des zones résidentielles, ciblant les populations sans défense de cette région. Cette attaque a entraîné la mort de plus de 15 500 civils palestiniens et plus de 40 000 autres ont été blessés.