Futurs scénarios de la guerre à Gaza : Israël souffre d’une absence de stratégie

Francoise Riviere
5 Min Read
BEIT HANOUN, GAZA - AUGUST 14: People assess the damage to a destroyed area of housing close to the Israeli border on August 14, 2014 in Beit Hanoun, Gaza. A new five-day ceasefire between Palestinian factions and Israel went into effect today as part of efforts aimed at reaching a permanent truce deal. The Palestinian death toll from Israel's weeks-long military onslaught on the Gaza Strip has risen to 1959, according to a Palestinian Health Ministry spokesman. (Photo by Dan Kitwood/Getty Images)

Les déclarations contradictoires des analystes et des responsables politiques et militaires du régime sioniste prouvent qu’Israël n’a aucun plan pour l’avenir de la guerre à Gaza.

Les évaluations politiques et militaires en Israël révèlent que Tel-Aviv est à court d’une stratégie claire pour l’avenir de la bande de Gaza après la guerre. L’ambiguïté de la stratégie israélienne s’explique par une situation où même les objectifs militaire déclarés de la guerre actuelle se contredisent. Alors que certains responsables politiques parlent du plan israélien visant à mettre fin au contrôle de Gaza par le Hamas, d’autres appellent à l’éradication complète du Hamas comme objectif principal de la guerre.

Le point sur lequel s’accordent toutes les évaluations sécuritaires et militaires, c’est que le régime sioniste n’a pas été en mesure d’atteindre les objectifs escomptés lors de la première phase de son opération terrestre dans le nord de Gaza. Il devra donc  poursuivre cette opération dans les parties méridionales, une phase qui s’annonce extrêmement dangereuse au regard de la capacité et de la stratégie de la Résistance palestinienne.

La stratégie d’Israël concernant l’avenir de Gaza se heurte à une sérieuse ambiguïté

Antoine Shalhat, spécialiste des questions israéliennes, évoquant l’ambiguïté de la stratégie de Tel-Aviv, a estimé que tous les scénarios proposés par les autorités politiques et militaires israéliennes suscitaient de sérieuses interrogations et que leur réalisation relève de la quadrature du cercle.

Il a ajouté que l’armée israélienne s’était heurtée à de violents affrontements avec la résistance palestinienne lors de la première étape de son invasion terrestre de Gaza, ce qui l’a empêchée de passer à la deuxième étape.

Cet analyste des questions régionales est revenu par ailleurs sur les scénarios israéliens mis en avant concernant l’avenir de Gaza, y compris le maintien du contrôle de la sécurité ou son occupation. « Ces scénarios ne sont pas du tout pertinents, car Israël avait occupé cette zone pendant des décennies, mais il a été contraint d’en sortir », a-t-il fait remarquer.

Il a évoqué un autre objectif des sionistes, à savoir le déplacement des habitants de Gaza, soulignant que la réalisation de cet objectif ne serait pas possible sans l’accord et la coopération des autres parties. « Il semble qu’une telle volonté n’existe pas parmi les différents acteurs régionaux ».

Le Hamas est en mesure de mener une guerre à long terme contre Israël

Shalhat a précisé que la guerre n’était pas encore terminée et que la résistance palestinienne n’avait pas encore dit son dernier mot, car elle dispose d’une grande capacité militaire qui lui permet de mener une guerre à long terme contre Israël.

Le journaliste israélien Yoav Limor, en allusion à la destruction massive de Gaza, a écrit dans le journal « Israel Hayom », que le Hamas ne s’était pas effondré et ne s’effondrera pas. Lui, qui ne voulait apparemment pas pointer directement du doigt l’incapacité d’Israël à atteindre ses objectifs à Gaza, a subordonné la réalisation de ces objectifs à plusieurs conditions consécutives. « Si Israël maintient le cap, il a de réelles chances d’atteindre les objectifs qu’il s’est fixés dans cette opération. Cela exigera de nombreux éléments – de la concentration, de la détermination, des décisions difficiles, de la légitimité, mais aussi du temps et de la chance. Le problème est que l’armée israélienne est loin de pouvoir accomplir ses conditions », a-t-il avancé.

L’Académie « Masaf », qui entretient des relations étroites avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, estime qu’Israël devrait utiliser cette guerre pour évacuer une partie importante des habitants de Gaza, puis réduire la concentration démographique dans cette zone et déplacer une partie des Palestiniens restants vers le désert du Sinaï et d’autres pays. Seulement il existe un double obstacle : le refus catégorique de l’Égypte, l’incapacité de l’armée israélienne à venir au bout du Hamas.

Ben Levy, un autre expert sioniste, juge peu probable la possibilité que Gaza cède et se place sous la férule sioniste. Selon lui, la génération vivant à Gaza a grandi entièrement sur la base de l’idéologie du Hamas et il n’existe aucun mouvement d’opposition à l’intérieur de Gaza qui puisse se substituer au Hamas. Il a confirmé que les conditions de l’Autorité autonome en Cisjordanie ne pouvaient pas s’appliquer à la bande de Gaza. Car Abbas souffre d’une crise de légitimité

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