Le spectre d’une guerre élargie après les raids israéliens en Syrie

Francoise Riviere
5 Min Read
BEIRUT, LEBANON - NOVEMBER 3: Hundreds of people gather to follow the speech of Hezbollah Secretary General Hassan Nasrallah, on a screen, in Beirut, Lebanon on November 3, 2023. (Photo by Houssam Shbaro/Anadolu via Getty Images)

Le Golan syrien est redevenu l’épicentre des évolutions rapides au Moyen-Orient. L’armée israélienne a pris pour cible des bases militaires de l’armée syrienne dans le sud du pays, à partir des hauteurs du plateau du Golan occupé. Ces récentes agressions israéliennes interviennent à un moment extrêmement sensible, le Golan étant désormais au bord d’une confrontation totale avec la montée des tensions.

Lors de cette dernière attaque, le régime sioniste a procédé à une sérieuse « escalade » en visant des bases de l’armée syrienne dans la province de Deraa, action sans précédent ces derniers mois tant par sa localisation géographique que par son ampleur opérationnelle. Durant ce raid, la 12ème division blindée de l’armée syrienne a été particulièrement ciblée par des frappes aériennes israéliennes, qui ont causé la mort de huit soldats syriens et en ont blessé sept autres.

Ces agressions répétées par Israël surviennent à un moment critique, le Golan occupé étant désormais à deux doigts d’un affrontement total compte tenu de la montée des tensions. L’écrivain et journaliste Hossam Zidan déclare à ce propos: “Les attaques survenues hier, notamment dans la province de Deraa, s’inscrivent dans la grande stratégie du régime sioniste visant à déstabiliser et tendre davantage la situation dans le sud syrien. Ces agressions reprennent après plusieurs mois, et à cette échelle. Auparavant, nous assistions à des attaques du régime sioniste, mais elles étaient généralement menées à l’aide d’artillerie légère.”

Avant cette récente poussée de fièvre israélienne, deux roquettes avaient été tirées du sud syrien en direction de cibles situées au voisinage de bases de l’armée d’occupation sioniste sur le plateau du Golan. Par ailleurs, Tel-Aviv a récemment révélé que deux incidents similaires s’étaient produits sur le front du Golan.

Depuis la libération des zones frontalières syriennes de l’emprise des groupes terroristes, Tel-Aviv vit dans la hantise permanente. Le régime sioniste a tout fait pour mettre la pression sur Damas afin d’empêcher la présence de groupes de résistance dans cette région stratégique, la banlieue du Golan. Non content de cela, l’état-major israélien a même eu recours à la menace en larguant des tracts d’avertissement du ciel au-dessus des points de déploiement des unités de l’armée syrienne. Ces tracts mettent en garde les militaires syriens contre les conséquences d’une coopération avec le Hezbollah et les groupes de résistance, et ce au moment même où l’armée syrienne est reconnue comme un allié indéfectible du Hezbollah. Or le Golan occupé est un front qui, s’il s’embrasait, deviendrait le plus périlleux pour les occupants sionistes.

L’expert en affaires politiques Ahmad Koussa analyse: “Ce qui se passe est une tentative de l’ennemi israélien de détourner l’attention de l’opinion publique mondiale des crimes et des massacres qu’Israël commet aujourd’hui contre les enfants et les femmes de Gaza. Certes, des soldats syriens ont atteint le noble rang de martyr lors de cet incident, mais je pense que l’objectif principal d’Israël avec ces attaques est de faire oublier le massacre du peuple palestinien de Gaza. Jusqu’à présent, le nombre de victimes dans la bande de Gaza a dépassé les 8000 morts.” Interrogé sur l’éventualité d’une conflagration sur le front du Golan, l’expert ajoute: “Je ne pense pas que cette attaque aura un impact stratégique sur la Syrie, ni qu’elle puisse entraîner Damas dans une guerre à part entière, à moins qu’une décision collective ne soit prise par l’axe de la résistance dans son ensemble et en coordination avec les alliés.”

La panique d’Israël de voir la Syrie ouvrir un nouveau front ne se cantonne pas à cette escalade dans le sud. Quelques heures après l’attaque contre les deux bases de l’armée syrienne sur le front sud, des avions de combat du régime sioniste ont pris pour cible l’aéroport international d’Alep. Moins de 72 heures s’étaient écoulées depuis le précédent raid israélien qui avait stoppé net les activités aéroportuaires. Cette «escalade» soulève d’importantes questions: ces récentes attaques israéliennes, notamment la dernière agression dans le sud syrien, peuvent-elles déboucher sur un embrasement simultané des fronts syrien et libanais contre le régime sioniste?

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