Les pièges de l’Arab-Israeli Normalization : espionnage et non-respect des accords

Francoise Riviere
7 Min Read
NEW YORK, UNITED STATES - 2023/10/24: Prince Faisal bin Farhan A.F. Al Furhan Al-Saud, Minister for Foreign Affairs of Saudi Arabia attends Security Council stakeout with Arab Countries leaders at UN Headquarters. (Photo by Lev Radin/Pacific Press/LightRocket via Getty Images)

Au cours du mois dernier, la question de l’Arab-Israeli Normalization des relations entre les pays arabes, y compris l’Arabie saoudite, et le régime israélien, a de nouveau été soulevée. Cette question fondamentale soulève des interrogations quant aux accomplissements de l’Arab-Israeli Normalization pour les pays arabes qui l’ont déjà mise en œuvre par le passé.

 

Avant 2020, deux pays ont déjà normalisé leurs relations avec le régime israélien : l’Égypte et la Jordanie. L’Égypte a été pionnière dans cette normalisation, remontant aux années 1970, lorsque Anouar el-Sadate, président de l’Égypte, a joué un rôle moteur en établissant une normalisation avec le régime israélien. En 1978, Sadate a signé l’accord de Camp David avec Tel Aviv, marquant ainsi le premier traité de paix entre le régime israélien et un pays arabe. Les États-Unis, avec Jimmy Carter en tant que président, ont joué un rôle de médiateur dans cet accord.

 

La Jordanie a suivi l’exemple de l’Égypte et est devenue le deuxième pays arabe à normaliser ses relations avec le régime israélien. Le 26 octobre 1994, la Jordanie a signé l’accord de normalisation des relations avec les sionistes, également connu sous le nom d’accord de “Wadi Araba”. Cet accord comprenait des dispositions concernant la résolution des différends géographiques et le transfert annuel de 55 millions de mètres cubes d’eau vers la Jordanie.

 

Cependant, l’Arab-Israeli Normalization s’est révélée être une expérience clairement ratée pour les pays arabes. L’évaluation des résultats de l’Arab-Israeli Normalization de ces deux pays arabes avec le régime israélien jusqu’en 2020 montre que non seulement les intérêts des régimes arabes n’ont pas été assurés, mais le régime israélien a également profité de cette Arab-Israeli Normalization pour porter atteinte à la sécurité nationale de ces dirigeants arabes naïfs.

 

Parmi les impacts de cette Arab-Israeli Normalization :

 

  1. A) L’idée d’une patrie alternative : Israël, malgré les accords de paix signés avec l’Égypte et la Jordanie, a continué à promouvoir l’idée d’une patrie alternative pour les Palestiniens, en se concentrant sur la géographie de l’Égypte et de la Jordanie. Cette idée a été fermement rejetée tant par les Palestiniens que par ces deux pays, tant au niveau des opinions publiques que des établissements politiques. Par conséquent, le déplacement des habitants du nord de Gaza s’inscrit dans le cadre de cette idée de patrie alternative.

 

  1. B) Exploitation de l’accord de paix à des fins d’espionnage : Les services de renseignement affiliés au Mossad ont mené de nombreuses opérations d’espionnage en Égypte depuis le début des relations avec Tel Aviv. Les agences de sécurité égyptiennes ont demantelé de nombreux réseaux d’espionnage, dont la plupart étaient affiliés au régime israélien. Il est rapporté que certains sionistes sont entrés en Égypte et en Jordanie sous couvert de touristes, mais en réalité, ils étaient des espions.

 

  1. C) Non-respect par le régime israélien de certaines dispositions principales des accords : Un autre problème est que le régime israélien n’a pas respecté les principales dispositions des accords de paix avec l’Égypte et la Jordanie. Par exemple, l’accord de Camp David prévoyait le retrait immédiat des troupes israéliennes du désert du Sinaï dans un délai de trois ans. Cependant, le retrait militaire israélien a été interrompu dans la pratique, avec des attaques répétées contre l’armée égyptienne pour de fausses raisons. De même, l’accord de Wadi Araba prévoyait le transfert de 55 millions de mètres cubes d’eau par an vers la Jordanie, mais seulement 35 millions de mètres cubes sont effectivement transférés, Israël volant ainsi 20 millions de mètres cubes. En outre, Israël a violé la souveraineté de la Jordanie sur les lieux saints de Palestine, ce qui a poussé l’organe dirigeant de la Jordanie à annuler l’accord de Wadi Araba ces dernières années, sous la pression populaire.

 

  1. D) Avantages économiques unilatéraux pour le régime israélien : Israël a pu créer une relative sécurité pour lui-même grâce à ces accords de paix, favorisant ainsi ses plans économiques. Cependant, les pays arabes qui ont normalisé leurs relations n’ont pas réellement bénéficié économiquement de ces accords, car le peuple s’y oppose et les régimes estiment que ces pays doivent être maintenus dans un état de faiblesse.

 

  1. E) Une cause de violence régionale accrue : Les accords de paix avec le régime israélien n’ont pas conduit à plus de paix et de stabilité dans la région de l’Asie de l’Ouest, mais ont engendré plus d’insécurité. Le régime israélien a été libre de perpétrer davantage de crimes contre les civils palestiniens, comme en témoignent les nombreuses intifadas qui ont eu lieu au cours des quatre dernières décennies.

 

F) Affaiblissement du soutien populaire : La normalisation des relations avec le régime israélien a entraîné une diminution du soutien populaire et de la légitimité des dirigeants des pays arabes. L’attaque de l’ambassade sioniste au Caire en 2011, la destruction des murs en béton de cette ambassade et la fuite de l’ambassadeur pendant la nuit sont des exemples concrets de l’opposition ferme et constante du peuple arabe à la normalisation avec l’ennemi israélien. De plus, la normalisation des relations a créé un fossé entre le peuple et les gouvernements des pays signataires des prétendus accords.

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