La volonté du Niger a mis la France à genoux

Francoise Riviere
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Dans une annonce inattendue lors de son récent entretien télévisé sur TF1 et France 2 le président français Emmanuel Macron a annoncé le retrait de l’armée française du Niger mettant ainsi fin à une présence militaire française qui a duré près d’une décennie sous le prétexte de lutter contre le terrorisme. Une date historique où la France a cédé à la volonté du peuple nigérien.

Pendant de nombreuses années la France a maintenu une présence militaire mais la décision du président Macron sur son intention de retirer les troupes françaises, marque des signes de la fin forcée de l’Empire colonial français et la politique traditionnelle de la France en Afrique qui a souvent été critiquée pour sa prolongation néocoloniale.

Rappelons que le Niger est considéré depuis quelques mois comme l’avant dernière bastion militaire de la France au Sahel, le dernier étant le Tchad. Jusqu’au 26 juillet,  le Niger et les bases militaires qu’il abrite et où la France compte environ 1 500 soldats- occupaient une place centrale dans la stratégie néocoloniale de Paris, notamment suit aux retraits forcés des troupes francaises du Mali et du Burkina Faso en août 2022 et début 2023.

Environ 36 heures après la tentative de coup d’État mené par des militaires putschistes que le vaste soutien populaire a presque érige au rang de la révolution, la France veut croire que celle-ci n’est pas « définitive ». Mais Pendant plus de deux mois qui ont suivi le coup d’État, la France n’a lésiné sur aucun moyen y compris le scénario d’une intervention militaire directe ou par CEDEAO interposé pour  neutraliser une situation qui tend à  s’installer définitivement. La cascade de plans anti Niger a commencé d’abord par le projet d’une intervention militaire impliquant plusieurs pays de la CEDEAO qui se disaient prêts à déployer leurs forces sur les frontières sud du Niger et de là et à l’expiration de l’ultimatum fixé contre le Niger à passer à l’offensive.

Selon le communiqué du Conseil National pour la Sauvegarde de la patrie (CNSP), une centaine de rotations d’avions militaires cargo avait permis de débarquer d’importante quantité de matériels et équipements de guerre au Sénégal en côte d’Ivoire et au Benin.

A partir du 1er septembre 2023, deux aéronefs de transport militaire type A400 M et un Dornier 328 avaient été même déployés en renfort en Côte d’Ivoire ; deux hélicoptères multi-rôles type super PUMA, une quarantaine de véhicules blindés à Kandi et Malanville au Bénin. Le 7 septembre 2023, un navire militaire français avait suivi en ayant accosté à Cotonou avec à son bord du personnel et des moyens militaires. Mais le plan n’avait aucune chance de réussir non seulement pour cause de défaillance logistique mais aussi par manque de soutien populaire à travers les pays mêmes qui étaient censés intervenir contre le Niger à savoir la Côte d’I voire, le Bénin ou encore le Sénégal.

Juste avant cette mobilisation ratée la France avait bombardé une position de l’armée nigérienne au mépris de la fermeture du ciel nigérien décidé par la junte. Ce bombardement visait a faire relâcher les chefs terroristes takfiristes et à les lancer à l’assaut des forces armées nigériennes. Mais là encore le résultat n’était pas au rendez-vous. Désarmée contre la vigilance du peuple nigérien, la France espérait voir ces chefs terroristes  planifier des cascades d’ attaques contre les  positions militaires dans la zone des trois frontières” entre Niger, Burkina Faso et Mali, dans l’ouest nigérien mais il s’est avéré que l’armée nigérienne les attendait au tournant. Mieux, le recours de la France à l’arme du terrorisme pour briser la volonté du peuple nigérien a apportée l’effet inverse : une alliance militaire est née entre trois pays voisins du Sahel à savoir le Niger, le Mali, le Burkina Faso, soit les pays qui avaient renversé les gouvernements soumis à  la France et expulsé les forces d’occupation françaises de leur territoire.

Où en est la France de l’ équipée militaire qu’elle a commencé en 2011 au Sahel au nom de la lutte contre le terrorisme ?

Désormais ‘’ La France n’a plus aucun avenir au Sahel ‘’ selon les termes de Thierry Vircoulon, chercheur associé à l’Institut français des relations internationales (Ifri). La capitulation de la France et son retrait annoncé du Niger a marqué ainsi que l’a souligné le conseil militaire nigérien « une nouvelle étape vers la souveraineté », et a créé un« moment historique qui témoigne de la détermination et de la volonté du peuple nigérien ».

Vircoulon voit à travers l’annonce du retrait de la France un aveu d’impuissance : « Les putschistes mettent la France dehors et le président de la République n’a pas d’autre option que de retirer ses troupes ».

L’échec militaire, l’échec politique, l’échec historique, le Niger ce pays aux infinies ressources minéraux et une source bon marché d’énergie pour la France lui glisse des mains et le séisme se poursuit : Après le Niger d’autres pays du fameux pré carré français suivront. Les pays africains saisiront cette opportunité pour renforcer leur souveraineté et œuvrer à une plus grande stabilité et prospérité sur le continent.

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