La police française viole les droits de l’homme

Francoise Riviere
9 Min Read

Les Nations unies ont récemment exhorté la France à examiner sérieusement les problèmes de racisme et de discrimination raciale au sein de ses forces de l’ordre, trois jours après la mort d’un jeune homme, Nahel, tué par un policier. Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme, a déclaré lors d’une conférence de presse que c’était le moment pour la France de s’attaquer sérieusement à ces problèmes profonds de racisme et de discrimination raciale au sein de la police.

Les Nations unies se sont également dit préoccupées par les violences qui ont éclaté après la mort de Nahel. Elles ont souligné l’importance pour la police de respecter en tout temps les principes de légalité, de nécessité, de proportionnalité, de non-discrimination, de précaution et de responsabilité. Il a été noté que certains éléments ont utilisé les manifestations à des fins de pillage et de violence, mais cela ne justifie pas une réponse disproportionnée de la police.

Ce n’est pas la première fois que la France est pointée du doigt pour de tels problèmes. En décembre 2022, le Comité des Nations unies pour l’élimination de la discrimination raciale avait exprimé sa profonde préoccupation face à l’utilisation fréquente de contrôles d’identité discriminatoires, d’interpellations discriminatoires et d’amendes disproportionnées imposées par la police et les forces de l’ordre. Ces pratiques ciblent principalement les personnes d’origine africaine, d’ascendance africaine ou arabe, les Roms, les gens du voyage et les non-ressortissants.

Des études d’opinion ont également révélé que lors des élections présidentielles de 2022, 64% des policiers et militaires français ont voté pour des partis d’extrême droite. Cela remet en question la position officielle du gouvernement français selon laquelle les accusations de racisme et de discrimination systémiques par les forces de l’ordre sont infondées.

En réaction aux critiques de l’ONU, le gouvernement français a rapidement nié toute forme de racisme ou de discrimination systémiques au sein de la police. Le ministère français des Affaires étrangères a souligné que lors de l’examen périodique universel récent, la France avait démontré son engagement à lutter contre le racisme et toutes les formes de discrimination.

Malgré les tentatives antérieures de réforme, telles que le “Beauvau de la sécurité” organisé par le président Emmanuel Macron en 2021, les critiques envers la police française persistent. Cette initiative visait à améliorer les conditions de travail des policiers et à renforcer la confiance entre la population et les forces de l’ordre. Cependant, la loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur (LOPMI), qui en est issue et a été promulguée en janvier 2023, n’a pas répondu aux attentes.

La mise en place d’une police de proximité, promise par Emmanuel Macron en 2017 pour recréer le lien avec les communautés locales, n’a jamais réellement abouti. La suppression de cette police de proximité en 2003 a été critiquée comme ayant contribué à l’aggravation de la relation entre la police et les citoyens.

Dans ce contexte, certains soulignent la nécessité de trouver un équilibre entre la coercition policière et la construction de la confiance avec la population. Des voix s’élèvent pour demander une meilleure supervision de la police, ainsi que des réformes plus radicales pour lutter contre le racisme et la discrimination dans les forces dans cette séquence compliquée, l’exécutif est confronté à des injonctions contradictoires de la part de l’opposition et cherche à rétablir le calme. Eric Ciotti, chef des Républicains, a demandé solennellement à Emmanuel Macron de déclarer l’état d’urgence lors d’une conférence de presse. Cependant, cette demande a été rejetée pour le moment par le gouvernement.

L’état d’urgence est également réclamé par l’extrême droite, notamment par Eric Zemmour et Jordan Bardella, président du Rassemblement national. Ils soulignent l’inquiétude des Français, en particulier dans les quartiers, ainsi que celle des fonctionnaires de police face à la situation actuelle. Ils estiment que ceux qui commettent des actes de violence envers les représentants de l’autorité de l’État ne sont pas des victimes, mais des criminels qui doivent être sévèrement punis. Ils insistent sur la nécessité de rétablir l’ordre et l’État de droit sur le territoire français.

Sur ce point, les partis de droite et l’exécutif sont en accord. Emmanuel Macron considère que les violences sont injustifiées. 40 000 policiers et gendarmes sont mobilisés, et des unités spéciales comme la BRI, le Raid et le GIGN sont prêtes à intervenir en cas de besoin, selon une source policière. La Première ministre, en déplacement à Garges-lès-Gonesse où la mairie a été attaquée, juge ces attaques contre les symboles de la République comme étant absolument intolérables. Les ministres de l’Intérieur et de la Justice promettent quant à eux que les émeutiers seront identifiés et sanctionnés. Éric Dupond-Moretti prévient que la justice ne se rend pas dans la rue. Alors qu’Eric Ciotti pointe du doigt la responsabilité de l’extrême gauche, accusée d’avoir appelé à l’émeute, Éric Dupond-Moretti déclare que tous ceux qui critiquent la police et la justice sont les complices moraux des exactions commises.

La situation est donc tendue et l’exécutif fait face à des pressions pour rétablir l’ordre et punir les responsables des violences. Du côté de la gauche, la demande persiste pour une réponse politique à la crise en cours. Manuel Bompard, membre de La France insoumise, affirme qu’il ne faut pas répondre à la colère avec le Raid et le GIGN, mais plutôt par le biais de la justice et d’une réforme en profondeur de la police. La gauche souhaite un débat sur la violence systémique, une demande rejetée à la fois par la droite et la majorité présidentielle.

La France insoumise a également déposé une proposition de loi visant à abroger la loi de 2017 sur le refus d’obtempérer. Paul Vannier, député LFI du Val-d’Oise, a exprimé cette volonté de changement lors d’un déplacement aux côtés d’Élisabeth Borne à Garges-lès-Gonesse. Il a souligné que les dénonciations faites depuis des années, notamment sur les violences policières, étaient fondées et que des mesures politiques étaient nécessaires pour apaiser la situation. Il critique le discours qui consiste à dire : “Calmez-vous et passez à autre chose”, qualifiant cela d’insupportable.

Cependant, l’exécutif ne souhaite pas s’engager sur ce terrain. Selon un conseiller du pouvoir, il a refusé de légiférer dans l’urgence pendant six ans. Elisabeth Borne affirme que la justice fonctionne, illustrée par la demande de mise en examen pour homicide volontaire et l’incarcération d’un policier. Jean-Luc Mélenchon souligne que si la justice avance, la politique doit également suivre.

Il est clair que la situation a créé des tensions politiques et des divergences quant à la réponse appropriée à la crise en cours. Tandis que la droite et l’exécutif privilégient le maintien de l’ordre et des mesures répressives, la gauche demande une réponse politique plus large, incluant des réformes de la police et un débat sur les problèmes structurels liés à la violence.

Share This Article
Follow:
Restez avec nous et nous vous fournirons les nouvelles les plus récentes avec précision et rapidité. Rejoignez-nous dans le monde de l'information et des actualités
Leave a comment

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *