La Journée de la Nakba est commémorée par l’ONU pour la première fois

Francoise Riviere
10 Min Read

En 2023, cela fera 75 ans depuis la Nakba, également appelée la catastrophe, où environ 800 000 Palestiniens ont été expulsés de leurs foyers par les paramilitaires sionistes israéliens en 1948.

L’ONU a annoncé que le Comité des Nations Unies pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien commémorera le 75e anniversaire de la Nakba au siège de l’ONU à New York. Pour la première fois, cette commémoration sera réalisée conformément au mandat de l’Assemblée générale. Les célébrations comprendront de la musique live, des photos, des vidéos et des témoignages personnels afin de donner vie au parcours palestinien et de créer une expérience immersive de la Nakba. En 1948, environ 800 000 Palestiniens ont été expulsés de leurs foyers par les paramilitaires sionistes israéliens, marquant la catastrophe connue sous le nom de la Nakba.

Selon le président palestinien Mahmoud Abbas, la commémoration de la Nakba doit être une priorité absolue afin de préserver le récit palestinien et de le transmettre au monde entier. Il a appelé tous les Palestiniens à commémorer cette tragédie afin de contrer les mensonges et les fausses narrations qui tentent de déformer l’histoire et les faits. Abbas a déclaré que les Palestiniens devraient commémorer la Nakba car c’est la première fois que la communauté internationale ne la nie pas. La Nakba est le résultat de la première guerre arabo-israélienne en 1948, où des centaines de milliers de Palestiniens ont été contraints de quitter leurs maisons, ouvrant la voie à l’établissement d’Israël. La commémoration de la Nakba est observée chaque année par les Palestiniens et les défenseurs des droits de l’homme du monde entier.

Les autorités israéliennes demeurent opposées à toute idée de retour des réfugiés palestiniens. Sur les 920 000 Arabes vivant en Palestine en 1948, 800 000 ont fui. Leurs descendants, au nombre de 5 millions vivent aujourd’hui en Jordanie, au Liban, en Syrie ou dans d’autres parties de la Palestine. Les 160 000 qui sont restés sur place forment aujourd’hui la communauté arabe d’Israël, soit 1,5 million de citoyens israéliens (plus de 20% des citoyens israéliens sont arabes). Cette Journée de la Nakba , chaque 15 mai (anniversaire de la création d’Israël en 1948), est chômée pour les Palestiniens. Quand ils le peuvent, c’est l’occasion de se rendre en famille sur le site des villages détruits. Quand elles existent encore, on emmène les enfants voir les ruines de la maison familiale, en bravant les autorités qui tentent depuis 2011 d’interdire ce genre de pèlerinage.

En 1977, l’Assemblée générale des Nations Unies a demandé au Secrétaire général de l’ONU d’organiser annuellement une Journée de solidarité avec le peuple palestinien en consultation avec le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien (résolution 32/40 B, du 2 décembre 1977). La date choisie pour cette journée est le 29 novembre en raison de son importance symbolique pour les Palestiniens. En effet, ce jour-là en 1947, l’Assemblée générale a adopté la résolution A/RES/181 (II), qui proposait le partage de la Palestine en deux États. Chaque année, le 29 novembre, le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien et l’Assemblée générale se réunissent en séance extraordinaire au siège de l’ONU à New York pour célébrer cette journée.

En 2005, l’Assemblée générale des Nations Unies a demandé au Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien et à la Division des droits des Palestiniens d’organiser chaque année, en coopération avec la Mission permanente d’observation de la Palestine auprès de l’Organisation des Nations Unies, une exposition ou une manifestation culturelle pour célébrer la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, qui est célébrée le 29 novembre. Elle a également encouragé les États membres à continuer de soutenir largement ces activités commémoratives et à attirer l’attention sur ces événements.

Le 15 mai est souvent commémoré par le monde entier en particulier pour se rappeler de leur souffrance collective, de leur patrie ancestrale, de l’occupation continue de la Cisjordanie et du blocus de Gaza. Des millions de survivants de la Nakba vivent avec leurs descendants dans des camps de réfugiés à Gaza, sous blocus, en Cisjordanie occupée et dans d’autres pays voisins.

Chaque année dans les territoires occupés, le 15 mai est considéré comme une journée très dangereuse. En 2022, la tension est encore plus élevée après le meurtre de la journaliste palestinienne Shireen Abu Akleh et la perturbation de ses funérailles par la police israélienne. Les manifestants organisent des défilés ou des sit-in, aussi proches que possible des positions israéliennes. Bien que les soldats aient reçu des ordres de vigilance et de retenue, des incidents graves se produisent chaque année, faisant des morts et des blessés. La situation est similaire en Jordanie, où la police anti-émeute a du mal à empêcher les manifestants de s’approcher de la frontière.

La commémoration de la Journée de la Nakba rappelle une fois de plus la nécessité pour tous les gouvernements et nations du monde de remplir leur devoir humain et juridique en défendant les droits du peuple palestinien opprimé. La déclaration du ministère iranien des Affaires étrangères souligne également l’échec des organisations et institutions internationales à résoudre l’un des plus anciens problèmes humanitaires et crises politiques.

Après la guerre, certains Palestiniens ont cherché à exercer leur “droit au retour”, tel que défini par la résolution 194 de l’ONU adoptée le 11 décembre 1948, qui stipule qu’il convient de permettre aux réfugiés qui le souhaitent de rentrer chez eux dès que possible et de vivre en paix avec leurs voisins, ou de recevoir une compensation.

Les Palestiniens commémorent la Nakba chaque année, le 15 mai, depuis 1998 lorsque Yasser Arafat a établi une “journée de la Nakba”. Encore aujourd’hui, les événements qui ont eu lieu entre 1947 et 1949 suscitent de vifs débats politiques, historiques et historiographiques. Certains dirigeants et historiens israéliens affirment que les Palestiniens ne sont pas partis de leur plein gré, mais qu’ils ont été exhortés à le faire par les chefs arabes. Cependant, ces dernières décennies, d’autres historiens israéliens ont pris une position plus nuancée et ont mis en lumière, à partir d’archives militaires, les violences, la guerre psychologique et la crainte des exactions qui ont poussé les Palestiniens à partir. Du côté palestinien, la commémoration de la Nakba ne se limite pas à un souvenir du passé, mais pour beaucoup, c’est un rappel d’un processus d’expulsion de leurs terres, d’une expropriation et d’une “catastrophe” qui se poursuit toujours. Cela soulève la question des millions de réfugiés palestiniens qui vivent aujourd’hui loin de leur terre d’origine, ou de celle de leurs parents et grands-parents.

Il convient de noter que la commémoration de la Journée de la Nakba n’étais pas officiellement reconnue par l’Organisation des Nations Unies (ONU). Cependant, de nombreux États membres de l’ONU ainsi que des organisations internationales commémorent cette journée chaque année.

En 1947, l’ONU a adopté la résolution 181 qui recommandait la partition de la Palestine en un État juif et un État arabe. Cette décision a été rejetée par les Palestiniens, qui ont vu cela comme une violation de leur droit à l’autodétermination et à la souveraineté sur leur terre. La guerre israélo-arabe de 1948 a suivi, entraînant l’exode de centaines de milliers de Palestiniens de leurs terres.

La résolution 194 de l’ONU, adoptée en décembre 1948, appelait au retour des réfugiés palestiniens dans leurs foyers ou à une indemnisation pour les pertes subies. Cependant, l’application de cette résolution a été entravée par la guerre et par l’opposition d’Israël.

De nos jours, la Journée de la Nakba est un rappel de la dépossession des Palestiniens de leur terre, de leur expulsion de leurs foyers et de la création de colonies israéliennes illégales en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. La communauté internationale continue d’appeler à une solution pacifique pour le conflit israélo-palestinien, qui implique le respect du droit international et la reconnaissance des droits légitimes des deux parties.

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