Fuite en avant de Netanyahou : tentatives d’exportation des problèmes internes de sécurité en dehors d’Israël

Francoise Riviere
8 Min Read

Le conflit dans les territoires occupés palestiniens opposant Israéliens et Palestiniens a atteint à nouveau un point d’ébullition ces derniers mois. Les tensions montent d’un cran après l’arrivée au pouvoir de Benyamin Netanyahou à la tête d’une coalition d’extrême droite à l’issue de sa victoire aux élections législatives israéliennes et de la formation ultérieure d’un gouvernement grâce aux ultraorthodoxes.

Suite au retour de l’extrémiste Netanyahou, à la tête du gouvernement le plus à droite d’Israël et à l’approbation de la très controversée réforme judiciaire, une vague de protestations et de tensions a été déclenchée en Palestine occupée (dite Israël), ce qui a rendu impossible pour ce régime de contrôler la situation intérieure.

Israël traverse depuis plusieurs mois une grave crise politique, provoquée par ce débat sur l’avenir du système judiciaire.

Cette loi s’inscrit dans le cadre de la très controversée réforme judiciaire menée par le gouvernement qui est accusé de dérive autoritaire par l’opposition. Depuis des mois, les manifestations protestataires dégénérées en violences se multiplient en Israël.

La nouvelle loi stipule que le Premier ministre peut être jugé inapte à gouverner uniquement pour des raisons de santé ou mentale et que cette décision revient uniquement à la Knesset et au gouvernement lui-même !

La loi donnerait en outre à la coalition gouvernementale un contrôle renforcé sur la sélection des juges et limiterait les prérogatives de la Cour suprême.

La situation à laquelle fait face le régime sioniste aujourd’hui reflète une crise globale.

Rapidement et sans surprise, le projet de réforme suscite de vives inquiétudes et réactions chez les Israéliens, dans la sphère judiciaire puis dans la rue. Face à la défiance de la population, de la justice et d’une partie de la classe politique, des mobilisations protestataires et des grèves ont été déclenchées.

En plus des manifestations publiques généralisées qui n’ont pas baissé d’intensité pendant des mois consécutifs, certains ambassadeurs et ministres ont également démissionné ou menacé de démissionner en guise de protestations contre la réforme judiciaire proposée à la hussarde par Netanyahou.

Même de nombreux anciens hommes d’État du régime ont rejoint les rangs des manifestants pour faire pression sur le gouvernement.

Ce n’est pas tout, des centaines de réservistes de l’armée israélienne, pilotes en tête, ont fait savoir en mars dernier qu’ils refuseraient d’effectuer certaines périodes d’entraînement tant que le projet gouvernemental de réforme de la justice ne serait pas retiré. Un coup dure pour Netanyahou.

Pour les opposants et les détracteurs, il s’agit en effet d’une fuite en avant nourrie par l’obsession de Netanyahou d’échapper à la prison pour des affaires de corruption (Il est jugé pour corruption, fraude et abus de confiance dans plusieurs affaires …).

La situation interne du régime sioniste a également suscité des réactions chez les alliés. La grave crise politique a terni les relations d’Israël avec ses alliés les plus proches à savoir les Etats-Unis et des pays européens.

Les Etats-Unis, alliés de poids d’Israël, ont dit officiellement stop. Le président américain, Joe Biden, a réclamé l’abandon pur et simple du projet de réforme de la justice qui a plongé les Israéliens dans une crise politique depuis plusieurs mois.

La tension reste tangible. Devant les journalistes, Joe Biden va jusqu’à préciser n’avoir pas prévu d’inviter « à court terme » le Premier ministre israélien à la Maison-Blanche.

Se voyant dans l’impasse, Netanyahu, au cœur des crises internes et externes, et incapable de s’en sortir pense à faire recours à un ancien truc, déjà utilisé et abouti, pour échapper aux crises, ou au moins les ralentir. Cette vieille tactique pour un extrémiste en pleine déroute, n’est rien d’autre que de semer la tension chez les Palestiniens et les pointer du doigt dans une fuite en avant perpétuelle.

Dans la première phase de son scénario pour éviter l’effondrement interne, Benyamin Netanyahou a temporairement abandonné le plan de réforme judiciaire et a, en second lieu, reporte le limogeage de Yoav Galant, le ministre des Affaires militaires. Il a même préparé le terrain pour son retour avec des excuses mascarades à l’adresse du gouvernement.

Immédiatement après le retour de Galant, les forces de répression israéliennes ont intensifié leurs attaques contre les Palestiniens en divers endroits, en particulier à Quds-est occupée. Les forces de sécurité du régime ont également attaqué différentes cours de la mosquée Al-Aqsa et, tout en profanant ce lieu saint (même en plein mois de Ramadan), se sont violemment heurtées aux fidèles et pèlerins qui s’y trouvaient.

Selon la Commission des affaires des prisonniers et ex-prisonniers palestiniens, affiliée à l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), les forces d’occupation israéliennes ont envahi la mosquée Al-Aqsa et y ont arrêté près de 400 personnes. Plus de 240 autres ont été également blessées dans les assauts, selon la source.

Dans l’étape suivante, le régime sioniste tourne le dos à tous les engagements et accords conclus avec l’Autorité palestinienne. À cet égard, le quotidien panarabe Rai al-Youm a écrit : « L’attaque et l’escalade de la violence contre les Palestiniens sont menées dans l’ombre de la violation de l’accord entre l’Autorité palestinienne et le régime de Tel-Aviv, signé le mois dernier dans la ville de Sharm el-Sheikh avec la médiation égyptienne et en présence de la Jordanie et des États-Unis. Dans la phase suivante de la mise en œuvre du scénario, le régime sioniste a mené des attaques contre des zones du sud du Liban et des positions du mouvement de la Résistance islamique de la Palestine, Hamas, basé dans la bande de Gaza sous blocus ».

Vu les évolutions, il paraît que le régime sioniste cherchait plusieurs objectifs en ayant recours à des tensions contre les Palestiniens et l’axe de la Résistance. Premièrement, cela détournera l’attention des colons de ce qui se passe à l’intérieur. Au lieu de se focaliser sur les protestations internes, ils suivront avec préoccupation les évolutions liées au conflit avec les Palestiniens et à l’axe de la Résistance.

D’autre part, l’escalade du conflit israélo-palestinien, en particulier à Quds (Jérusalem) occupée et à la mosquée Al-Aqsa, pourrait détourner l’attention des médias nationaux et internationaux des protestations internes israéliennes vers une nouvelle crise, manière de sauver le gouvernement Netanyahou de la pression populaire.   

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