9 millions de personnes souffrent de solitude en France

Francoise Riviere
8 Min Read

Les organisations caritatives craignent que la pauvreté et la solitude ne s’étendent de plus en plus à la suite de l’épidémie après qu’une étude a révélé que deux fois plus de personnes âgées de plus de 60 ans n’ont pratiquement aucun contact social avec leur famille, leurs amis ou leurs voisins qu’en 2017. En outre, 36% des personnes âgées, soit environ 6,5 millions en tout, disent se sentir seules fréquemment et 14% se sentent seules tous les jours. Meryl Le Breton, de l’association caritative, a déclaré qu’il s’agissait d’une augmentation alarmante en quatre ans : « C’est en partie à cause de Covid-19 et de l’enfermement, mais il n’y a pas eu d’amélioration depuis que le pire de la crise sanitaire est passé, et les chiffres sont également élevés en raison du nombre croissant de personnes âgées dans la population ». Petits Frères, une organisation qui lutte contre l’isolement des personnes âgées a déclaré qu’il n’est pas assez grand pour aider tout le monde, et a voulu alerter le public afin que tous les gens puissent jouer leur rôle : « Nous avons tous un rôle à jouer. Nous avons élaboré un dossier concernant la solitude qui donne des conseils sur les meilleurs moyens d’entrer en contact avec une personne âgée solitaire ». Chaque année à Noël, les bénévoles de l’association apportent des cadeaux et passent du temps avec ceux qui ne peuvent pas quitter leur domicile, et organisent des repas de fête et des goûters pour ceux qui le peuvent.
Tous ceux qui veulent aider peuvent contacter leur antenne locale pour voir si elle a besoin de bénévoles. Le Secours Populaire Français vient également en aide aux personnes en situation de pauvreté et son étude annuelle, réalisée par Ipsos, montre que cette année 55% connaissent une personne pauvre, 32% ont des difficultés à payer leur loyer, et 30% ne peuvent pas s’offrir trois repas sains par jour. La moitié des personnes interrogées ont déclaré avoir vu leurs revenus diminuer pendant la pandémie, ce qui a fait basculer de nombreuses personnes dans la pauvreté. Aujourd’hui en France, neuf millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté. Chaque année, à Noël, elle envoie des bénévoles en costume vert pour collecter de l’argent, de la nourriture et des jouets afin d’aider les moins fortunés à profiter des fêtes de fin d’année. Ils organisent également des repas de Noël, des sorties, des spectacles et des vacances. Les personnes qui souhaitent revêtir un bonnet vert et participer à cette action peuvent prendre contact avec l’antenne la plus proche. Chacun peut également contacter son antenne Croix-Rouge locale pour savoir si elle a besoin de bénévoles à Noël. Les Restaurants du Cœur nourrissent les personnes dans le besoin, parmi ses nombreuses autres activités, et recherchent des bénévoles en décembre pour récolter des fonds en emballant des cadeaux dans les centres commerciaux.
La solitude est un état de réclusion ou d’isolement, c’est-à-dire d’absence de socialisation. Les effets peuvent être positifs ou négatifs, selon la situation. La solitude à court terme est souvent appréciée comme un moment où l’on peut travailler, réfléchir ou se reposer sans être dérangé. Elle peut être souhaitée pour des raisons d’intimité. La solitude indésirable à long terme peut résulter de relations aigries, de la perte d’êtres chers, d’un choix délibéré, d’une maladie infectieuse, de troubles mentaux, de troubles neurologiques tels que le trouble du rythme circadien du sommeil, ou de circonstances liées à l’emploi ou à la situation. Le terme de solitude fait référence soit à un fait soit à un sentiment, c’est-à-dire à une solitude réelle ou à une solitude ressentie. Même dans un groupe, ou même dans une foule, on peut se sentir seul.
En France, quelque 11 millions de personnes, soit 20% des personnes de plus de 15 ans, se sentent seules et 80% en souffrent, selon une étude récemment publiée. Appelant à « déstigmatiser » la solitude pour inciter les personnes concernées à demander de l’aide, la Fondation de France souligne que même une « vie sociale dense » ne protège pas du sentiment d’être seul. Ainsi, parmi les personnes insérées dans au moins deux « réseaux de sociabilité », tels que des membres de la famille qui ne vivent pas sous le même toit, des amis, des voisins, des collègues de travail ou une association, le taux de solitude atteint encore 17%. Certaines sont en effet « objectivement entourées mais estiment que la qualité et la nature de leurs liens sont insuffisantes ou provoquent une souffrance ». Plus une personne est pauvre, plus ses liens sociaux se distendent, soulignent les auteurs de l’étude, basée sur une enquête auprès d’un échantillon de près de 3 400 internautes et sur des entretiens approfondis avec des personnes soutenues par des associations spécialisées. Les personnes au foyer (majoritairement des femmes) ou sans diplôme sont également plus susceptibles de se sentir isolées, car « les tâches domestiques à effectuer. à temps plein accentuent le sentiment de retrait du monde social » et « les métiers peu qualifiés ont une faible valeur ajoutée en matière relationnelle », note l’étude. La solitude touche également davantage les parents isolés (souvent des mères), ou les personnes vivant ou ayant vécu en collectivité (dans des maisons de soins sociaux ou en prison, par exemple).
On sait peu de choses sur l’impact de la pandémie de COVID-19 sur le soutien social et la solitude au fil du temps et sur la façon dont cela peut prédire les problèmes de santé mentale ultérieurs. Des études effectuées visent plutôt à déterminer les trajectoires longitudinales du soutien social et de la solitude dans la population générale française au cours de la première année de la pandémie COVID-19 et à étudier si les variations de ces trajectoires sont associées à des symptômes de dépression et d’anxiété. Les résultats observés dans ces études ont montré que les personnes présentant des niveaux élevés et croissants de solitude pendant la pandémie de COVID-19 en France présentent des symptômes élevés d’anxiété et de dépression. La pandémie n’est pas encore terminée, et les mesures sanitaires sont encore adaptées en fonction de la situation ; il reste donc essentiel de surveiller les populations potentiellement vulnérables et le gouvernement français doit lutter contre la solitude afin d’atténuer les conséquences négatives sur la santé mentale.

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