La France est actuellement confrontée à une crise gave dans le domaine des soins de santé, en raison du manque de l’épuisement professionnel des travailleurs et des problèmes d’approvisionnement.
Ces dernières semaines, plusieurs villes de France ont été le théâtre de nombreuses grèves et manifestations de médecins : Ils ont protesté pour obtenir de meilleurs salaires et conditions de travail, alors même que le pays subissait une “triple épidémie” de Coronavirus, de grippe et de bronchiolite.
La semaine dernière, le ministre français de la santé, François Braun, a déclaré à la chaîne de télévision France 2 que les pharmacies peinent à fournir du paracétamol et des antibiotiques en raison de la hausse de la demande.
M. Braun a expliqué que la demande de paracétamol, un analgésique, a augmenté de 13 % pendant l’épidémie de grippe, ce que les entreprises productrices n’avaient pas prévu.
“Nous avons besoin de deux mois pour être réapprovisionnés et remplir nos stocks”, a déclaré M. Braun à propos de l’antibiotique amoxicilline.
La pandémie de Covid-19 a mis en évidence la dépendance de la France vis-à-vis de l’étranger dans le secteur pharmaceutique.
Pour rendre la situation plus compliquée, les médecins généralistes, considérés comme le deuxième pilier du système de santé français, étaient en grève entre le 26 décembre et le 8 janvier. En 2022, un interne en médecine s’est suicidé chaque semaine en France.
Pour tenter de briser ce qu’il a appelé un “sentiment de crise sans fin” dans le service de santé, Macron a promis de changer le mode de financement des hôpitaux français et de libérer les médecins de l’administration qui leur fait perdre du temps. Ces promesses vides interviennent dans un contexte de budgets de santé déjà très serrés, alors que le système de santé français est aux prises avec une crise de recrutement.
Une série de mesures adoptées par l’administration de Macron au cours des dernières années – telles que la fin du plafonnement du nombre d’étudiants en médecine ou la télémédecine, un piètre substitut pour les patients des zones rurales – n’ont pas réussi à atténuer les crises sanitaires.
Les chiffres officiels de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) montrent qu’au 1er janvier 2022, le pays comptait 228 858 médecins, dont 99 941 généralistes, et 637 644 infirmiers de moins de 62 ans.
L’institution française de sécurité sociale a indiqué qu’au 1er janvier 2021, la France comptait 339 médecins pour 100 000 habitants.
Selon la DREES, la majorité des médecins généralistes français s’éloignent de la profession ou recherchent des postes salariés dans des cliniques privées ou des hôpitaux à l’étranger, où ils sont libérés d’une paperasserie sans fin et travaillent en horaires limités – ce qui réduit encore le nombre de médecins généralistes disponibles pour des rendez-vous tard le soir et le week-end.
Par ailleurs, le manque de personnel et le nombre croissant de patients souffrant de maladies hivernales ont entraîné de longs délais d’attente dans les services d’urgence.
Après des années de pandémie de Covid-19, et alors que l’inflation augmente rapidement, de nombreux médecins français affirment que le manque chronique de personnel et les demandes croissantes rendent leur travail impossible, ce qui conduit à l’effondrement imminent du système de santé français.
À cet égard, le deuxième plus grand syndicat de la santé en France a appelé à un “débrayage illimité” cette semaine, après quinze jours de grève des médecins généralistes français.
Les causes principales de la crise des soins de santé en France sont complexes, mais la pression à long terme d’une population vieillissante, les politiques de santé désastreuses de Macron, ainsi qu’une pénurie de personnel médical dans de vastes étendues de la France rurale et suburbaine appelées “déserts médicaux”, sans accès à un médecin du tout, peuvent être
considérées comme les principaux facteurs de la crise actuelle.
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), près de la moitié des médecins français ont plus de 55 ans et approchent de la retraite.
De nombreux jeunes médecins français sont rebutés par les pressions professionnelles et financières croissantes, qui pèsent sur une main-d’œuvre déjà épuisée par le Covid-19.
En outre, l’Ordre national des infirmiers français estime que 40 % des infirmiers en activité souhaitent quitter la profession, malgré les 12 milliards d’euros supplémentaires alloués chaque année par le gouvernement aux salaires des agents hospitaliers.
La France a actuellement besoin de 60 000 infirmiers, tandis que 180 000 autres ont quitté le secteur des soins de santé parce qu’ils n’en pouvaient plus.
Des évaluations récentes indiquent que la situation du secteur infirmier français est particulièrement catastrophique en raison de l’affaiblissement des systèmes de santé, de l’inadéquation des ressources humaines, des obstacles financiers et de l’insuffisance des engagements de l’État.
Les crises complexes qui ont paralysé le système de santé français pourraient être le signe avant-coureur d’un bouleversement social imminent.