Des propos racistes contre un député de LFI d’origine africaine à l’Assemblée nationale par un député d’extrême droite

Francoise Riviere
8 Min Read

Le Parlement français est en émoi après le débordement raciste d’un député d’extrême droite. Une session du Parlement français a été suspendue après qu’un député d’extrême droite a crié « Qu’il(s) retourne(nt) en Afrique » alors qu’un député d’origine africaine posait une question au gouvernement sur les arrivées de migrants. Carlos Martens Bilongo du parti de gauche La France insoumise (LFI) interrogeait le gouvernement sur la demande de l’ONG SOS Méditerranée pour que Paris aide à trouver un port pour 234 migrants sauvés en mer ces derniers jours.

« Qu’il(s) retourne(nt) en Afrique ! », a interrompu Grégoire de Fournas, un nouvel élu du Rassemblement national (RN), parti d’extrême droite et anti-immigration. Cet éclat a suscité des cris de condamnation, notamment parce qu’en français, les pronoms il et ils se prononcent de la même façon, ce qui laisse penser que Grégoire de Fournas aurait pu viser directement Bilongo et lui crier « qu’il retourne en Afrique ». Un membre de l’entourage de Macron a déclaré que le président était « blessé » par ces propos « intolérables », tandis que la Première ministre Elisabeth Borne a exhorté l’assemblée à sanctionner le député d’extrême droite, ajoutant : « Le racisme n’a pas sa place dans notre démocratie ». Ecœurant et inquiétant. Un député français d’extrême droite a crié au député de LFI Carlos Martens Bilongo de « retourner en Afrique ». L’Assemblée est choquée. La séance est suspendue.

Le RN est le parti de la dirigeante d’extrême droite Marine Le Pen, qui a soutenu son député sur Twitter en déclarant que « la controverse créée par nos adversaires politiques est évidente et ne trompera pas le peuple français ». Marine Le Pen a défié Macron lors du vote présidentiel de cette année, puis a conduit son parti à la meilleure performance de son histoire lors des élections législatives suivantes, avec 89 députés. Le parti a été fondé par son père Jean-Marie Le Pen, mais sa fille affirme avoir transformé l’ancien Front national en une force dominante, malgré les critiques qui disent que les changements ne sont que cosmétiques.

La présidente de l’Assemblée nationale, Yael Braun-Pivet, a suspendu la séance après avoir demandé à savoir qui avait fait ce commentaire, dans une intervention extrêmement rare. Grégoire de Fournas a ensuite défendu son commentaire, déclarant à la télévision BFM que le RN souhaite l’arrêt de toute immigration illégale après une augmentation du nombre de personnes tentant de rejoindre la France depuis l’Afrique ces dernières années. Il a accusé les opposants de LFI de « manipulation » et son parti a également nié toute attaque personnelle contre Bilongo, un enseignant d’origine congolaise qui est né à Paris. Grégoire de Fournas s’est ensuite excusé auprès de Bilongo pour « le malentendu que mes propos ont provoqué » et s’il a été blessé par ceux-ci.

Le leader de LFI, Jean-Luc Mélenchon, a déclaré sur Twitter que les commentaires étaient « au-delà de l’intolérable » et que le député devait être expulsé de l’Assemblée nationale. Une commission parlementaire se réunira vendredi pour discuter de l’incident, qui pourrait voir Grégoire de Fournas sanctionné par une exclusion temporaire de l’Assemblée. Le parti centriste Renaissance de Macron refusera d’assister aux prochaines sessions si le conseil n’émet pas une élourde sanctioné, a déclaré son vice-président au Parlement, Sylvain Maillard, sur Twitter. Le parti au pouvoir n’a pas réussi à obtenir une majorité globale lors des élections législatives, ce qui a entraîné des tensions alors que le gouvernement de Macron cherche à faire passer des projets de loi clés à l’Assemblée.

Grégoire de Fournas, le député parlementaire du parti Rassemblement national (RN), a été censuré par le président de l’Assemblée nationale après avoir interrompu Carlos Martens Bilongo, un député du parti d’extrême gauche France insoumise (LFI). L’incident s’est produit alors que Bilongo interrogeait le gouvernement français au sujet d’une demande d’aide de l’organisation non gouvernementale SOS Méditerranée pour trouver un port d’accueil pour 234 migrants secourus en mer ces derniers jours. Après la remarque de Fournas, la présidente du Parlement Yaël Braun-Pivet a demandé à savoir qui avait parlé. Puis, alors que les députés scandaient « déhors ! déhors ! déhors ! », elle a suspendu la séance en disant « Ce n’est pas possible ». Le Parlement sera à nouveau convoqué vendredi pour décider des « sanctions nécessaires » contre Grégoire de Fournas. Bilongo a ensuite condamné les propos de ce législateur de RN lors d’un entretien avec les journalistes, déclarant : « Aujourd’hui, certaines personnes ont une fois de plus placé ma couleur de peau au centre d’un débat. Je suis né en France et je suis un législateur français et je ne pensais pas qu’aujourd’hui je serais insulté comme cela à l’Assemblée nationale ».

De Fournas a précisé que ses propos avaient été sortis de leur contexte puisqu’il parlait du « bateau transportant des migrants vers l’Europe » et a ensuite demandé pardon au député LFI pour « l’incompréhension » que ses propos avaient provoquée et s’il avait été blessé par ceux-ci. La chef du parti RN, Marine Le Pen, a exprimé son soutien à Grégoire de Fournas dans un tweet. « Grégoire de Fournas a évidemment parlé des migrants transportés dans des bateaux par les ONG que notre collègue a mentionnées dans sa question au gouvernement. La polémique créée par nos adversaires politiques est grossière et ne trompera pas les Français », a-t-elle déclaré. Pendant ce temps, la Première ministre Élisabeth Borne a déclaré aux journalistes après la séance que « le racisme n’a pas sa place dans notre démocratie ».

Le discours raciste n’est pas un problème nouveau parmi les députés et les représentants de l’extrême droite française. Au fond, souligner l’identité française et la préférence de cette identité et exagérer les effets de l’immigration sur l’économie française et la montée de la violence dans la société française sont parmi les principaux fondements du discours d’extrême droite en France. Cependant, la candidate d’extrême droite Marine Le Pen a réussi à remporter un nombre important de voix au second tour lors de la récente élection présidentielle française. Et après cela, les représentants d’extrême droite ont pu remporter le plus de sièges de l’Assemblée nationale dans l’histoire de ce mouvement politique en France.

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