Arbaïn et prévisions liées à la santé et à la prévention de la maladie COVID-19 pour les pèlerins

Francoise Riviere
8 Min Read

Cette année, les premiers jours de mois de septembre sont marqués par les plus grands rassemblements de personnes au monde. On estime plus de 17 millions de personnes en Irak participeront à l’Arbaïn, la fête chiite marquant la fin des 40 jours de deuil annuels pour le martyre de l’Imam Hussein, petit-fils du prophète Mahomet selon la tradition islamique. En considérant les plus grands rassemblements de personnes dans l’histoire récente de l’humanité, on constate que le plus grand de tous se tient aujourd’hui en Irak.

Les pèlerins chaque année marchent pendant des jours depuis plusieurs villes irakiennes pour atteindre Kerbala le jour d’Arbaïn. Différents services bénévoles, tels que l’hébergement, la nourriture et la santé, sont fournis aux pèlerins pendant le rassemblement de masse.

Les maladies infectieuses d’autre part constituent la menace sanitaire la plus courante lors des rassemblements de masse. Le contrôle des maladies infectieuses est cependant un véritable défi en raison de la forte densité de population, de l’absence d’infrastructure sanitaire, du contrôle limité des maladies infectieuses, de la faible perception des participants quant aux facteurs de risque pour la santé et de l’inefficacité de l’éducation sanitaire. En outre, en l’absence de contrôle de la sécurité alimentaire, des infections gastro-intestinales pourraient survenir.

Le rassemblement de masse Arbaïn peut être une plaque tournante susceptible de disséminer le nouveau coronavirus et d’exacerber l’ampleur de la pandémie de COVID-19. Ce rassemblement de masse et ses impacts associés constituent une menace sérieuse pour la santé, et ignorer cette question peut entraîner des conséquences sanitaires sans précédent. Que les autorités décident ou non d’annuler Arbaïn, on s’attend à ce que de nombreuses personnes d’Irak, Iran et d’autres pays participent à cette cérémonie religieuse.

En raison de l’objectif spirituel de la marche, certains pèlerins pourraient croire que les risques sanitaires sont faibles lors de ce rassemblement de masse et ils ne suivront pas les mesures de protection. Par conséquent, les organisations nationales et internationales doivent considérer les mesures de prévention et de contrôle du COVID-19 lors des rassemblements de masse comme une priorité absolue dans leur agenda. Il s’agit notamment de procéder à une évaluation des risques, d’élaborer un plan d’opérations d’urgence et d’assurer une communication efficace sur les risques éventuelles.

Chaque année, une foule immense se rend à Kerbala, où se trouve le sanctuaire de l’Imam Hussein, pour y accomplir les rituels de deuil. Lors d’une réunion Dr. Eynollahi, le ministre de la santé et de l’éducation médicale s’est dit prêt à soutenir pleinement le gouvernement et le peuple irakiens dans la lutte contre la pandémie, déclarant : « N’hésitez pas à demander de l’aide à tout moment, et nous avons informé tous les experts de la santé dans les domaines de la médecine, de l’équipement médical, du transfert de connaissances, de la gestion des maladies dans les unités de soins intensifs, de l’échange d’étudiants et de professeurs pour coopérer avec l’Irak ».

Compte tenu de la diminution de l’incidence et la mortalité de COVID-19 en Iran et l’expérience dans la gestion de différents périodes du pic de la pandémie, avec une planification cohérente, les autorités iraniennes semblent être prêtes à réaliser une meilleure condition pour les pèlerins. Les autorités irakiennes ont de leur part exprimé leur joie d’entendre de bonnes nouvelles de l’Iran concernant la gestion du COVID-19 et la réduction des cas et des décès, en disant : « Nous suivons continuellement les actions de l’Iran concernant la gestion de cette maladie et observons le succès remarquable de l’Iran qui nous a donné des leçons ».

Au cours du mois de Muharram, nous avons été confrontés à de nombreux problèmes en Irak. Bien que les cérémonies de deuil aient été entièrement conformes aux protocoles sanitaires, le jour de l’Achoura, des millions d’irakiens ont assisté aux cérémonies, et le respect des protocoles sanitaires a été confronté à des difficultés. Il y aurait de graves problèmes en Irak concernant la lutte contre le coronavirus et l’augmentation du nombre de patients, c’est pourquoi les autorités iraniennes ont annoncé aux médias la nécessité d’informer les citoyens des dangers de la maladie et de la nécessité de respecter aux protocoles sanitaires. Les autorités du ministère de la santé d’Irak ont de leur part souligné que nous devons travailler ensemble pour prendre des mesures préventives afin de briser la chaîne de transmission du COVID-19 dans les deux pays, concluant que nous sommes toujours fiers de coopérer avec l’Iran.

Selon les rapports des autorités locales iraniennes, en raison de l’augmentation des statistiques liées à la maladie COVID-19, les pèlerins devraient s’injecter les troisième et quatrième doses du vaccin 3 semaines avant de partir pour les zones frontalières pour participer à la cérémonie d’Arbaïn. Selon l’annonce de ces responsables et compte tenu de la chaleur de l’air, notamment dans les villes frontalières du sud de l’Iran, il faut accorder plus d’attention à toutes les mesures nécessaires à la santé des pèlerins et leur fournir des services optimaux.

Ces responsables ont également souligné la tenue de la réunion des assistants médicaux des universités des sciences médicales. Cette année, on s’attend à ce qu’un grand nombre de personnes des provinces frontalières se déplacent. Et le renforcement des infrastructures, des installations, des équipements et la main-d’œuvre requise a été détenue. En outre, les responsables ont souligné qu’avec la coopération et le sens des responsabilités du peuple, des responsables nationaux, des responsables du ministère de la Santé, des hauts fonctionnaires provinciaux et des institutions et organisations, ainsi qu’en utilisant le pouvoir et la capacité de nos universités des sciences médicales, nous pouvons fournir des services satisfaisants aux pèlerins.

Selon l’avis des autorités iraniennes, le stockage des médicaments et du sérum devrait être à l’ordre du jour dans les villes frontalières, et il est nécessaire de soulever cette question au Siège National de la lutte contre Coronavirus. En outre, les autorités envisagent d’augmenter la capacité des hélicoptères et des ambulances aériennes dans les provinces frontalières, car actuellement seul le Croissant-Rouge dispose d’un nombre limité d’hélicoptères pour Arbaïn, ce qui n’est pas suffisant pour le grand nombre de personnes à Arbaïn.

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