La possibilité d’une motion de censure face au nouveau gouvernement de Macron

Francoise Riviere
7 Min Read

Jean-Luc Mélenchon, fondateur de l’Alliance de gauche : « Personne n’avait vu arriver cette situation ». Le fondateur de l’alliance électorale gauche-verts Nupes, Jean-Luc Mélenchon, s’est prononcé en faveur de la formation d’un groupe commun des alliés à l’Assemblée nationale française. Au lendemain du succès de Nupes aux élections législatives, le populiste de gauche a déclaré lundi : « Dès lors qu’il y a un seul groupe, sans aucune discussion possible l’opposition s’appellerait Nupes ». Les autres alliés ont toutefois immédiatement rejeté la proposition de Mélenchon. Mélenchon veut éviter que les populistes de droite de Marine Le Pen ne prennent le rôle de principal groupe d’opposition à la place de son alliance. « Personne n’a vu venir cette situation », a déclaré Mélenchon devant le siège de son parti La France Insoumise à Paris. Il ne veut pas donner le sentiment que nous ajoutons à la confusion « par notre propre fragmentation ».

La députée socialiste Valérie Rabault, jusqu’ici chef de groupe du PS, a toutefois rejeté la proposition de Mélenchon via Twitter : « La gauche est plurielle, elle est représentée dans sa diversité à l’Assemblée Nationale. C’est une force au service du peuple français. Vouloir supprimer cette diversité est une erreur et je m’y oppose ». Les Verts et les communistes se sont de leur côté exprimés contre cette idée.

Nupes obtient 137 sièges. Si les députés de la gauche, des verts, des socialistes et des communistes forment comme prévu quatre groupes différents, les populistes de droite constitueront le plus grand groupe d’opposition. Le RN de Le Pen a fortement progressé lors des élections et envoie, avec 89 députés, quatorze fois plus de députés à l’Assemblée nationale qu’auparavant.

Nupes a également néanmoins annoncé une mesure commune : une motion de censure contre le gouvernement. Une motion en ce sens sera déposée le 5 juillet, a fait savoir l’alliance. C’est le jour où la Première ministre fera une déclaration gouvernementale. Cette « motion de censure » est nécessaire avec 58 signatures. Nupes dispose de suffisamment de signatures pour cela. Pour faire passer une motion de censure, l’Alliance n’a toutefois pas assez de voix et dépendrait donc du soutien d’autres forces au Parlement.

La Première ministre Elisabeth Borne a parlé d’une situation sans précédent et les commentateurs ont averti que la France devenait ingouvernable. L’équipe du président Emmanuel Macron doit maintenant faire face à deux puissants groupes d’opposition. Ni l’alliance gauche-vert de Jean-Luc Mélenchon ni l’extrême droite de Marine Le Pen ne souhaitent travailler avec lui. Macron devra également remplacer trois ministres qui ont perdu leur siège lors du vote de dimanche, et l’avenir du Premier ministre semble de plus en plus menacé. Les alliés du président sont sortis en force après le revers électoral de dimanche, largement décrit par les commentateurs comme une gifle de la part des électeurs. L’objectif est de trouver une majorité de travail, soit en formant une coalition, soit en forgeant des alliances avec d’autres députés au cas par cas. « Nous allons former une majorité très rapidement pour qu’elle devienne absolue à l’Assemblée nationale », a promis Olivier Véran, le ministre chargé des Relations avec le Parlement. La porte-parole du gouvernement, Olivia Grégoire, a tendu la main à « tous ceux qui veulent que nous fassions avancer le pays ».

L’alliance centriste de Macron, Ensemble, est arrivée devant la Nouvelle Union populaire écologiste et sociale (Nupes) de Jean-Luc Mélenchon au second tour des élections législatives. Lors du second tour des élections législatives en France, l’alliance centriste de Macron a obtenu 245 sièges, soit moins que les 289 nécessaires pour conserver sa majorité à l’Assemblée nationale française. La situation actuelle pourrait empêcher Macron de mettre en œuvre des réformes, étant donné l’attitude sceptique de nombreux députés en dehors de sa propre coalition.

Lundi, l’alliance française de gauche Nupes, deuxième groupe le plus important du Parlement, a déclaré qu’elle prévoyait de proposer un vote de défiance contre le gouvernement de Macron le 5 juillet. Cependant, l’alliance Nupes ne dispose pas d’assez de voix pour faire adopter la motion de censure, et a peu d’alliés dans un parlement très désarticulé. Cela signifie que l’alliance pourrait avoir des difficultés à présenter un vote de défiance, car elle devra former une alliance avec d’autres partis. À leur tour, les partis de gauche ont refusé la demande de Nupes de créer une alliance à l’Assemblée.

Les électeurs français se sont détournés de l’alliance de Macron au profit des partis de gauche et de droite, après que la coalition Nupes a obtenu la deuxième place en tant que principale opposition, le Rassemblement national de l’extrême droite est devenu le troisième groupe le plus important au sein de l’Assemblée nationale, détenant environ 15 % de ses sièges. « Nous avons atteint nos objectifs : celui de faire d’Emmanuel Macron un président minoritaire, sans contrôle du pouvoir et celui de poursuivre la recomposition politique indispensable au renouveau démocratique », a déclaré Marine Le Pen.

La Première ministre français, Elisabeth Borne, a déclaré dans une allocution dimanche diffusée sur les médias sociaux que la situation après les élections à l’Assemblée nationale est une « menace » pour le pays, compte tenu des défis de politique intérieure et étrangère auxquels la France est confrontée. Mme Borne a ajouté que, dès lundi, les travaux visant à créer une « majorité active » entre le parti du président et ses alliés pour mener à bien les réformes commenceront. Au second tour des élections à l’Assemblée nationale de 577 sièges, le Rassemblement national a remporté le troisième plus grand nombre de sièges, 89, précédé de la coalition NUPES des forces de gauche dirigée par Mélenchon avec 131 sièges et de l’alliance centriste Ensemble de Macron avec 245 sièges. Le premier tour des élections à l’Assemblée nationale a eu lieu en France le 12 juin, avec un taux de participation inférieur à 40 %. Ensemble a obtenu 25,71 % des voix, tandis que Nupes de Mélenchon en a obtenu 25,61 % au premier tour.

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